L’intelligence artificielle réalise aujourd’hui des sites web que plus de la moitié des dirigeants d’entreprise pensent être crées par des humains. Une nouvelle étape est franchie mais outre l’uniformisation des projets réalisés, la sécurité n’est pas garantie.

Sortlist, place de marché B2B en Europe dans le secteur du marketing a effectué un test qui s’apparente au test de Turing pour connaître la proportion de responsables d’organisations en Europe, capables de distinguer de façon fiable l’IA d’une réalisation par un webdesigner professionnel.

La courte étude de Sortlist porte sur 500 chefs d'entreprise dans cinq pays d'Europe, Royaume-Uni, en Espagne, France, Allemagne et Pays-Bas. Les résultats sont édifiants. Ainsi, en moyenne, 54,38 % des répondants ont cru que les sites web qu’on leur présentait, crées par des outils d’IA, étaient le fruit du travail d’un être humain.

Il faut bien préciser que pour l’heure, il ne s’agit pas de réalisations web à forte valeur technique ajoutée mais de sites web marketing et communication avec textes, témoignages de clients et inscription à une newsletter, etc.

En Europe, 67 % des chefs d’entreprise envisageraient d’utiliser l’IA pour créer un nouveau site web ex-nihilo. Un avis qui recouvre des réalités diverses. Ainsi, l’Espagne est pays le plus favorable aux capacités de l’IA à créer un site web (81 %) de qualité et le Royaume-Uni avec 59 % des répondants plus mitigé sur ses possibilités. Concernant la refonte des sites, la France affiche le taux de confiance le plus faible (65 %) sur les capacités des algorithmes de création web.

Une analyse plus fine des fonctions que l'IA pourrait améliorer, par pays, est instructive. Le Royaume-Uni cite le SEO (référencement naturel), l'Espagne et les Pays-Bas mentionnent la création de textes, l'Allemagne cible la sécurité comme priorité, quant à la France il s’agit de la création d’images et visuels.

Des aptitudes de l’IA qui ne doivent pas masquer les problèmes de sécurité

Outre l’uniformisation des sites créés par l’IA, la sécurité est un aspect majeur à considérer. « L’IA présente de nouveaux risques pour la sécurité, tels que les attaques adverses trompant les systèmes d’IA, l’empoisonnement de données et l’extraction de données sensibles. » prévient Tristan Post, responsable de l’IA chez Campus Founders. L’analyse des attaques massives par force brute, XML-RPC, injections SQL, etc. visant les sites web crées par WordPress dresse une image claire des risques majeurs de sécurité en matière de sites web.

Parmi les priorités des chefs d’entreprises citées dans l’étude de Sortlist, la sécurité occupe le haut du podium. Suivent la création d’images et visuels, la copie et création de textes, le SEO, l’ergonomie (UX/UI) le backoffice (gestion technique du site web) et enfin les intégrations de service et fonctions.

Miser exclusivement sur l’IA pour identifier les menaces potentielles, identifier les faux positifs, adopter les mécanismes optimaux de défense sont des illusions très risquées et fallacieuses. En revanche il ne faut oublier les procédures basiques de sécurité qui ne sont pas intégrées aux outils d’IA. Pour ne citer que la lutte contre les attaques par force brute utilisées par les pirates pour découvrir les codes d’accès, il est impératif de mettre en place, manuellement, une fonction automatique de filtrage et blocage des accès au backoffice d’un site web.