Allier expertise technique, vision stratégique, capacité d’innovation et leadership : voici les qualités essentielles pour être considéré comme un « bon » DSI. Pourtant, une étude constate que cette fonction se révèle plus technique que stratégique !

Les Directions SI ont profondément changé ces vingt dernières années. Autrefois amenées à gérer principalement des outils de gestion (back-office), elles sont désormais au cœur du business puisque le numérique irrigue l’ensemble de l’organisation et de sa chaîne de valeur.

Quel est donc le portrait-robot d’un DSI en 2024 ? C’est un homme (78 %) âgé de 35 à
49 ans (50 % de l’effectif) et il a en moyenne une dizaine d’années d’ancienneté dans un poste de management SI/IT.

Avec un tel profil, il peut gérer dans la majorité des cas (42 %) une équipe de 10 à 20 collaborateurs. Sinon, un tiers manage moins de 10 collaborateurs et un quart (27 %) en dirige plus de 20.

Ce portrait-robot est issu du premier baromètre international mené par le Groupe Cegos, poids lourd de la formation professionnelle et continue. Intitulé « Enjeux et compétences des Directions et équipes IT », ce rapport s’appuie sur une enquête réalisée en décembre 2023 en France, Allemagne et Italie auprès de 600 Directeurs ou Managers des Systèmes d’Information (DSI).

Interrogés sur les principales qualités d’un bon DSI, les répondants plébiscitent :
  • l’expertise technique (48 %)

  • la vision stratégique (47 %)

  • la capacité d’innovation (39 %).
Les DSI placent la cybersécurité (8,5/10) en tête des enjeux IT pour leur organisation… suivie de très près par les défis d’attractivité, de montée en compétences et de fidélisation des talents IT (8,1/10).

Difficultés de recrutement

Leur indice de confiance pour faire face à l’enjeu de la cybersécurité est le plus fort (48 au global ; 41 en Allemagne, 50 en France et 53 en Italie). Par contre, leur indice de confiance est beaucoup plus faible quant à l’attraction et au recrutement des talents (10), à leur fidélisation (16) et à leur montée en compétences (24).



Concernant les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, 67 % des DSI pointent donc une fonction qui se révèle plus technique que stratégique. La preuve, 58 % disent faire face à des changements et des réorganisations incessants et la même proportion (56 %) est confrontés à des difficultés de recrutement et de rétention des talents pour disposer des bonnes ressources IT.

Concernant la quête des perles rares en IT, le recrutement est une priorité pour 68 % de ces professionnels. La même proportion entend former leurs équipes pour monter en compétences dans leurs postes actuels (logique d’upskilling).

41 % disent vouloir former leurs équipes IT pour qu’elles accèdent à de nouveaux métiers (logique de reskilling) aujourd’hui porteurs et recherchés (data scientist, cybersécurité…).

Mais la moitié des répondants (57 % en France, 52 % en Italie et 43 % en Allemagne) déclarent externaliser une part de leurs ressources IT (48 % dans l’industrie vs 53 % dans les services). Seul un tiers envisagent un recours à des ressources externes, dont 39 % des répondants en France (vs 29 % en Allemagne et 27 % en Italie).

Formations plus personnalisées

Toujours à propos de la formation, les DSI développent aujourd’hui eux-mêmes leurs compétences, d’abord par la formation (58 %) et en participant (57 %) à des événements professionnels (congrès, salons…).

Concernant la formation technique de leurs équipes pour les deux ans à venir, ils citent l’intelligence artificielle (90 %), la cybersécurité (88 %) et l’analyse de la data (85 %). 66 % veulent former leurs équipes au management de projet et 62 % au management d’équipes.

Pour améliorer encore l’offre de formations dédiée à leurs équipes, 50 % d’entre eux souhaiteraient que les parcours de formations présentent un choix plus large de formats et d’approches. 46 % aimeraient des formations plus personnalisées et individualisées. 41 % souhaiteraient qu’elles soient plus interactives et ludiques.



Mais les formations doivent aussi intégrer le stress de cette fonction qui fait face aux demandes diverses et urgentes de l’organisation et des directions métiers.

Leurs difficultés étant souvent perçues comme des freins, ils doivent alors rendre leur métier et leurs contraintes claires et compréhensibles : c’est tout l’enjeu de la pédagogie qu’il leur faut savoir mettre en œuvre, dans un contexte de plus en plus complexe pour eux-mêmes et leurs équipes…