Entre l'émergence du Cloud, l'externalisation, et la personnalité controversée du DSI, l'entreprise pourrait rapidement faire son choix, si ce n'est déjà fait. Et le DSI ne pas en sortir gagnant !

« Le DSI est un ingénieur qui parle un langage d'ingénieur »… sous entendu, « on ne peut pas parler avec un DSI ! ». Derrière cette image d'Epinal du DSI et de la relation entretenue avec lui dans l'entreprise, se cache une réalité, le DSI est l'artisan de sa réussite, comme de son échec. Mais s'il s'enferme dans sa culture d'ingénieur, avec sa culture et son langage, il ne survivra plus longtemps...

Comme son entreprise, d'ailleurs. La durée de vie des 500 plus grandes entreprises américaines est passée de 60 ans en moyenne au cours du siècle dernier à 18 ans aujourd'hui. Et l'uberisation, qui consiste pour la plupart des entreprises a voir surgir sur son marché une concurrence qu'elles n'attendaient pas et qui bouscule les modèles économiques établis, ne va qu'accélérer ce phénomène.

Soutenir la transformation digital

La transformation digitale des entreprises est une révolution. Et le DSI a un rôle important à jouer dans le virage que prend son entreprise. S'il ne la soutient pas, ce virage va certainement se terminer par une sortie de route ! Or, la transformation, qui s'appuie sur le numérique, a la particularité de modifier en profondeur le processus de création de valeur.

C'est là que le DSI a un double rôle à jouer : celui de conseiller sur les investissements dans les TIC, et celui créateur de valeur. Pour cela, il doit intervenir dans les négociations qui portent sur la stratégie de l'entrerise et sur la gouvernance IT.

La mort annoncée du DSI

Que ce passe-t-il dans la réalité ? Lorsque la stratégie de l'entreprise associe l'externalisation des services informatiques et le cloud, le DSI est mis sur la touche et les dirigeants ne se tournent plus vers lui. Sauf à faire intervenir l'ingénieur en cas de panne ! C'est le lot des « responsables informatiques », qui n'ont pour bon nombre d'entre eux pas pris la mesure du mouvement qui emporte leur entreprise. Alors, certes, certaines entreprises se satisfont de leur « directeur informatique », ce qui convient bien à ce dernier, qui s'enferme dans son langage volontairement ésotérique.

Pour se sortir de ce cercle vicieux, le DSI peut s'appuyer sur les trois piliers attendus par ses patrons : la gouvernance, la stratégie et la valeur. Qu'il démontre que ces piliers vont permettre à l'entreprise de gagner en valeur et de réduire ses dépenses, alors il pourraaffronter et bloquer les velléités de la finance, du marketing et des RH de prendre sa place.

Et n'oubliez pas que, paradoxalement alors qu'il ne fait pas l'unanimité, le DSI est généralement considéré comme la personne la plus apte à créer de la valeur dans l'entreprise… Après le patron bien sûr !

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