Réalisée par Okta, l’étude  « The Cost of Privacy: Reporting on the State of Digital Identity in 2020 » confirme la crainte du grand public de voir leurs informations exploitées à des fins commerciales. Mais cette enquête révèle aussi un constat surprenant : 11 % des Français accepteraient de vendre leurs données…

Un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD), l’exploitation des données par les entreprises reste toujours problématique.

Pourtant, cette étude d’Okta (spécialisé dans les services d’identification et de gestion d’accès) indique des résultats surprenants. Cette enquête (reposant sur les réponses de 12 000 personnes dans le monde entier, dont 2000 en France) s’est intéressée à la perception du grand public sur les questions relatives au concept de confidentialité numérique.

Quelques chiffres sont révélateurs :

• Si 78 % des répondants français sont au courant des efforts entrepris par leur gouvernement pour suivre la progression du COVID-19 via la collecte des données depuis leurs smartphones, 80 % craignent que leurs données collectées pour le suivi du Covid-19 soient utilisées à d’autres fins ;

• Seuls 58 % des Français interrogés (60 % au Royaume-Uni) accepteraient de fournir leurs données de géolocalisation pour aider à la lutte contre le Covid-19 ;

• 86 % des jeunes Français (18-34 ans) s’inquiètent que les forces de l’ordre aient accès à leurs informations pour des raisons qui n’ont pas de lien avec le Covid-19 ;

• Mais le chiffre qui peut paraitre le plus surprenant concernant la revente de données personnelles : les Français sont en effet les personnes les moins gênées en ce qui concerne cette option.

Alors que la majorité des Néerlandais (97 %) et des Australiens interrogés (95 %) voient la vente de leurs données d’un mauvais œil, les Français sont seulement 89 % à le voir ainsi.

La plupart des répondants voient d’un mauvais œil que les entreprises recueillent leurs informations personnelles, en particulier sur leurs conversations hors ligne entendues par d’autres appareils (82 %), sur leurs mots de passe (79 %) et sur leurs données biométriques (77 %).

En outre, 81 % d’entre eux s’inquiètent que ces données soient conservées de façon non sécurisée, du danger que représente le sacrifice excessif de leur confidentialité (78 %), ainsi que d’un impact potentiel d’ordre financier, par exemple sur leurs primes d’assurance (75 %).

Pub, je t’aime moi non plus

Cependant, la publicité serait la principale problématique : plus de trois quarts (79 %) des répondants s’inquiètent de l’utilisation de leurs informations par des organisations afin de leur offrir des annonces personnalisées.

En revanche, la proposition de contenu sur mesure ne constitue pas un frein pour tout le monde : 22 % des personnes interrogées trouvent acceptable que leurs données soient recueillies pour améliorer leur expérience utilisateur, tandis que 28 % d’entre elles apprécient de se voir suggérer du contenu qui pourrait les intéresser.

« Nos informations personnelles sont collectées de toutes parts. Les réglementations telles que le RGPD tentent de donner aux individus un peu de contrôle sur leurs données, mais il peut être difficile de comprendre ce qui constitue notre identité numérique, comment ces informations sont utilisées, et quels types de données sont collectées », déclare Nicolas Petroussenko.

Le Country Manager d’Okta France précise par ailleurs que « seuls 16 % des Français affirment toujours lire les conditions générales des services. Les entreprises devraient probablement chercher d’autres façons de les informer de leurs pratiques en matière de collecte de données ».