Outre la compétitivité et l’innovation, l’adoption des technologies et la transformation numérique en 2021 seront principalement motivées par le besoin de répondre aux éventuelles crises futures et par la volonté de s’adapter à la « nouvelle normalité ». Voici cinq prédictions plutôt orientées infrastructures réseau. 

Le début d’une nouvelle année est une période de marronniers dans la presse informatique et technologique. Ces sujets qui reviennent chaque année à la même saison et dont les plus emblématiques sont les bilans de l’année qui s’est écoulée et les prédictions de l’année à venir. La lecture des différentes études et autres productions sur les tendances informatiques de 2021 révèle une certaine disparité des thématiques mises en avant. Bien entendu, chacun voit midi à sa porte et si l’on est un fournisseur de services on verra l’année 2020 par la lorgnette de son activité, en privilégiant les thématiques que l’on maîtrise le mieux.

De notre point de vue de journalistes destinataires des communications des entreprises du secteur des technologies, nous pensions que certains domaines s’imposeraient d’eux-mêmes en 2021, comme la généralisation de l’IA et de l’automatisation. Mais il n’en est rien, et ce qui semble évident pour les uns n’est même pas abordé par les autres. Bien sûr, si vous affirmez que le multicloud et le collaboratif vont continuer à progresser fortement, vous ne risquez pas de vous tromper, mais vous êtes plus proche du constat que de la prédiction. En somme, il est toujours intéressant de bénéficier des visions prophétiques de spécialistes reconnus dans leurs domaines, mais elles restent à confirmer dans le temps.

Un éclairage original des tendances à venir

Parmi les prévisions reçues dernièrement, les cinq prévisions d’EfficientIP apportent un éclairage original sur les tendances futures. Par exemple, au lieu de prédire que le multicloud va « cartonner », le fournisseur de solutions de sécurité et d’automatisation des réseaux explique que l’adoption du multicloud reposera sur des solutions agnostiques aux différents clouds. Il y est également affirmé que l’arrivé du Edge computing sera accompagnée par les fournisseurs de cloud, qui proposeront leurs propres solutions. Ce qui augure d’une fragmentation du marché du Edge et permettra aux clients d’évaluer les différentes solutions en fonction de leurs besoins et de l’évolution de ceux-ci dans le temps. Sans plus attendre, voici les cinq prédictions d’EfficientIP.

1La course vers le Edge Computing

En 2021, le Edge Computing ou traitement des données à la périphérie du réseau où vivent et travaillent les utilisateurs, continuera de se développer. Cette évolution est favorisée par la mise à disposition des ressources informatiques plus proches de l’utilisateur final permettant de réduire considérablement la latence et d’augmenter la bande passante disponible. Les fournisseurs de cloud computing qui veulent se différencier chercheront à offrir leurs propres solutions innovantes, comme le font les opérateurs de télécommunications 5G qui vont déployer l’infrastructure pour l’exploitation de leur réseau et prépareront des offres de slicing privées. Edge computing, Edge networking et l’adoption de containeurs comme capacité de partage des ressources offrent de réelles possibilités d’ajouter plus d’élasticité et d’évolutivité aux capacités des serveurs physiques et virtuels.

2L’adoption du multicloud reposera sur des solutions agnostiques aux clouds

Les utilisateurs doivent pouvoir accéder aux applications et services essentiels de n’importe où et à n’importe quel moment. Cela signifie que les entreprises et les fournisseurs de services cloud doivent déployer plusieurs clouds sur plusieurs sites, car cela améliore la résilience et optimise le délai d’accès pour des effectifs répartis. Selon Gartner, 80 % des entreprises en 2019 utilisaient déjà au moins deux fournisseurs de cloud public. C’est pourquoi les entreprises auront besoin de solutions qui leur permettent de basculer facilement d’un cloud à un autre en quelques heures, plutôt qu’en plusieurs mois. Outre les grands acteurs du cloud, elles peuvent en envisager des plus petits, à l’échelle régionale, qui offrent des spécificités de service et des capacités de protection des données souveraines.

Le contrôle efficace de ces environnements reposera sur une visibilité et une automatisation multiplateforme. Ça commence par une vision précise de la structure et des ressources du plan IP, d’où l’importance d’utiliser une solution DDI agnostique aux clouds qui apporte une visibilité globale, permet la gestion des ressources externes et est entièrement intégrée dans les processus d’automatisation avec d’autres solutions informatiques.

3La sécurité zéro Trust bénéficiera d’un meilleur contrôle de l’accès aux applications

« Le travail à distance a augmenté la vulnérabilité de tous les appareils utilisés sur un réseau, explique Ronan David vice-président Stratégie d’EfficientIP. Le principe de la sécurité périmétrique — construire un grand mur pour protéger le village — n’est plus valable aujourd’hui. Les attaques telles que l’hameçonnage, les rançongiciels et les DDoS sont donc de plus en plus nombreuses et ont un impact de plus en plus important ».

En 2021, le renforcement de la stratégie Zero Trust sera concentré sur la segmentation et le filtrage afin de mieux contrôler quels appareils peuvent accéder à quels domaines, services et applications. Les méthodes actuelles de restriction d’accès par authentification laissent la porte ouverte aux attaques de maliciels, et le « blacklistage » via les pare-feu ne peuvent être appliqués qu’à tous les clients. Les entreprises vont introduire un contrôle plus précis, un filtrage au niveau du client (également appelé microsegmentation) pour permettre à des utilisateurs spécifiques d’accéder à certaines applications uniquement. Le rôle central du DNS permettra de mettre en place de nouvelles méthodes pour contrôler cet accès tôt dans le flux du trafic, réduisant ainsi le risque d’exposition et donc protégeant les infrastructures et les applications vitales. 

4Les réseaux 5G seront plus autonomes

« De nombreuses activités des opérateurs télécoms sont encore réalisées manuellement, affirme Ronan David. Mais le volume et la complexité de ces opérations augmentent rapidement, de sorte qu’elles sont devenues sujettes à erreurs et prennent beaucoup de temps. Le succès du déploiement de la 5G reposera donc sur une plus grande automatisation et orchestration par les opérateurs télécoms ».

En 2021, les réseaux autonomes vont accélérer le déploiement des services et amélioreront l’efficacité opérationnelle. Les opérateurs télécom qui s’efforcent d’atteindre un fonctionnement sans intervention locale vont automatiser de plus en plus de processus, grâce au passage de leurs fonctions réseau à un modèle de virtualisation des fonctionnalités réseau (NFV). L’instanciation automatique et la mise à l’échelle dynamique de services comme le DNS seront essentielles et déterminantes pour réaliser des offres 5G privées pour les organisations et les cas d’usage de l’IoT, contribuant à optimiser les coûts, à garantir la qualité du service et à améliorer l’expérience des clients.

Enfin, pour assurer l’automatisation de bout en bout de l’approvisionnement et de la configuration des réseaux, les inventaires point de référence pour les données IP seront au premier plan, permettant une gestion des réseaux et des services sans contact.

5Les processus d’automatisation vont s’industrialiser

L’automatisation peut être lancée par des entreprises de toutes tailles et de toutes maturités en utilisant l’infrastructure as code, l’approche recommandée étant d’automatiser des tâches individuelles plutôt qu’un flux de travail global. L’approche « infrastructure as code » crée des possibilités de déploiements standards, permettant des opérations reproductibles et des actions sans erreur, ce qui est exactement ce dont les petites équipes ont besoin pour leurs opérations quotidiennes et pour la résolution de problèmes.

En 2021, les équipes chargées de l’automatisation des réseaux et de la sécurité des services informatiques vont pouvoir gagner à la fois en termes d’efficacité et dans leur capacité à gérer des situations de plus en plus complexes. L’adoption d’une approche API first sera essentielle à cet égard, la gestion des adresses IP étant une première étape facile dans le processus d’automatisation pour la création de rapports, l’analyse et l’automatisation avec des systèmes externes. L’ouverture basée sur les API, les méthodes de configuration standard, les webhooks et les librairies de code seront très importants, aidant les équipes à progresser vers l’automatisation par petits pas, mais de manière très utile.