Plusieurs mots au cœur du numérique ont rejoint le célèbre dictionnaire, qui fête cette année ses 200 ans, qui décidément n’a pas pris le temps de se reposer sur ses lauriers.

Le Petit Larousse continue de se moderniser, dans sa forme avec la numérisation de son glossaire, et sur le fond avec l’entrée d’acronymes et de néologismes. Par exemple, ‘phablette’ est un néologisme issu de la contraction de l'anglais ‘phone’ et du français ‘tablette’ ; ‘hacktivisme’ de hackeur et activisme ; ou ‘infobésité’, d’information et obésité, francisé de l'anglais ‘information overload’.

Signe du temps, l’acronyme ‘gifs’ fait également son entrée au Petit Larousse. Il était temps, sommes-nous en droit de penser, voilà bien des années que l’expression, liée aux petites images animées, est présente dans notre quotidien.

D’autres expressions font également leur entrée dans l’édition 2018 du Petit Larousse : ‘ubérisation’, ‘e-sport’, ‘digitalisation’, ‘infobésité’ et ‘phablette’ que nous avons déjà évoqués, ou encore l'adjectif ‘dématérialisé’.

Si les afficionados du dictionnaire n’hésitent pas à évoquer « une révolution », qui suivrait fidèlement « l’évolution de la société numérique » et de « nos pratiques de consommation », la reconnaissance du langage informatique et numérique ne se fait en réalité que par petites touches. La forte présence des anglicismes en est probablement la cause, mais n’explique pas tout car certaines expressions sont devenues courantes.

J’ai eu la chance de participer, voici une vingtaine d’année, à la rédaction d’un dictionnaire, plus précisément du dictionnaire bilingue Microsoft de l’informatique, en charge de la lettre ‘c’. Une mission certes facilitée par la présence de la version anglaise du dictionnaire, mais qui s’est révélée d’une grande complexité. Par exemple pour trouver les mots qui peuvent entrer dans les définitions.

Dans le cas de l’intégration au Petit Larousse de nouveaux mots liés à l’informatique, le mariage de termes majoritairement anglais et d’un dictionnaire de la langue française est évidemment impossible. Cependant, certains anglicismes entrés dans notre langage courant mériteraient leur place dans un dictionnaire qui se veut proche de notre quotidien. C’est l’exemple du ‘like’ sur les réseaux sociaux. Sans oublier cependant de se poser une question essentielle : combien de temps une expression restera-t-elle d’actualité.

La critique est facile, mais la mission reste délicate…