Suite et fin de notre rencontre avec des DSI et de notre analyse de leurs attentes à Deauville, lors de la première journée de TOP DSI. Au milieu du golf, un 18 trous réputé, et sous la pluie, les rencontres incitaient à la réflexion. Et pour nous à un constat, en comparant leurs attentes, nombre de DSI du secteur public et des collectivités locales ont encore du chemin à parcourir avant de rattraper leurs homologues du secteur privé ! Dans cette seconde partie, nous évoquons la suite des préoccupations et tendance des DSI : Cloud computing et sécurité ; Les grands absents et le big data ; Ce que tous attendent... l'accompagnement au changement.   Cliquez ici pour accéder à la première parie de notre article : Moderniser, organiser, urbaniser ; Gérer la donnée ; Mobilité, identités, accès ; Virtualisation.

Cloud computing et sécurité

Le cloud et la sécurité n'apparaissent pas en frontal des préoccupations exprimées par les DSI des organisations moyennes que nous avons rencontrés. - Le cloud computing est quasi systématiquement cité parmi les projets des DSI, mais également systématiquement écarté des projets prioritaires. Le cloud, oui, mais plus tard... Les projets dans le nuage sont également, avec probablement un lien de cause à effet, assez peu qualifiés. Quelles applications, quels services, quel périmètre, ces questions restent en suspens. - A l'inverse, si la sécurité n'est que rarement affichée, en revanche elle figure en filigrane transverse de toutes les préoccupations. Nos DSI affichent une certaine résignation, sur le mode « tout le monde a été/est/sera attaqué », avec l'espoir que la punition sera limitée donc « acceptable », c'est à dire aux effets suffisamment réduits pour que l'attaque ne fasse pas trop de vague dans la hiérarchie !

Les grands absents et le big data

Nous avons écarté de notre étude les projets ponctuels ou spécifiques, qui seraient presque anecdotiques s'ils n'étaient bien réels, comme le déploiement du wifi, de systèmes d'impression, voire un projet de 'PC out of the Box', c'est à dire une prestation de fourniture sur un poste prédéfini d'un PC totalement configuré (environnement, connectivité, applications, services, jusqu'à la data). - En revanche, si l'on reprend les grandes tendances évoquées actuellement par les tous analystes – cloud, mobilité, big data, VDI -, le big data a brillé par son absence. Ou pour être plus précis, si quelques DSI d'entreprises privées ont évoqué le décisionnel, un seul a cité le big data, et en revanche aucun DSI du secteur public ne l'a évoqué ! Voilà qui nous ramène à la réalité et devrait parfois nous inciter à modérer nos propos. Nous sommes observateurs de ces tendances, qui sont évidemment portées par les fournisseurs qui y recherchent des relais de croissance, et par les grandes organisations qui y voient des outils d'optimisation des services rendus. En revanche, les petites et moyennes organisations sont encore loin de ces approches, en particulier du big data. Il leur faut dans l'immédiat colmater les fuites avec les moyens du bord, répondre aux priorités sans prendre le risque de la rupture, et peut-être alors pourront-elles envisager d'autres stratégies ou technologies. Si le cloud est pour demain, voire aujourd'hui pour ceux qui maitrisent le mieux leur sujet, le big data est certainement pour après-demain.

Ce que tous attendent... accompagnement au changement

Ces dernières réflexions viennent justifier le pourquoi d'un domaine qui, en revanche, fait l'unanimité, même s'il est plus évoqué que rarement cité directement dans les priorités : l'accompagnement au changement. Sans chercher aucunement à critiquer le travail qu'ils accomplissent et encore moins à minorer la compétence des DSI, les projets évoqués lors de TOP DSI marquent pour la plupart la nécessité de ruptures, tant technologique que dans le nuage. C'est certainement le cas pour le cloud computing et la sécurité. Tous sont persuadés que leur DSI va devoir y passer, qu'une grande part des services va migrer vers le nuage, mais qu'au préalable il faut moderniser le SI, gérer la donnée et assurer la sécurité de l'ensemble. Mais en attendant, soit le DSI n'a pas la compétence, soit il n'a pas l'assurance nécessaire pour prendre personnellement le risque de se lancer... C'est pourquoi l'accompagnement au changement, avec la complexité grandissante des environnements, des technologies et des processus, se révèle indispensable. Mais fait l'objet d'un réel manque dans les budgets prévisionnels que nous avons pu entrevoir. Avec son modèle de 'speed-dating' du DSI, TOP DSI entrouvre les portes des compétences qui seront nécessaires pour accomplir la transformation numérique qui s'annonce. Reste à mener à bien les grands chantiers qui s'annoncent.