Une poignée d’entreprises a élaboré une stratégie de sécurité adaptée. Une récente étude met en lumière la singularité de la posture française face à un ensemble de menaces informatiques en constante évolution.

Nous autres Gaulois serions-nous trop confiants ? Dans un monde où la cybersécurité devient une priorité incontournable, le rapport Cyber Readiness Index de Cisco constate cette singularité : nos dirigeants afficheraient une confiance certaine dans leurs infrastructures IT, ce qui n’est pas le cas au niveau mondial…

Reposant sur les réponses de plus de 8 130 dirigeants d’entreprises et responsables informatiques de 27 pays, dont 4 % sont français, cette étude révèle que 54 % des organisations ont subi un incident de cybersécurité au cours des 12 derniers mois, un chiffre qui se rapproche de 53 % pour la France.  

Plateformes de travail non sécurisées

Parmi ces incidents, les malwares et le phishing prédominent, ce dernier étant perçu comme particulièrement menaçant quand il est amplifié par l’intelligence artificielle. En effet, 49 % des entreprises françaises redoutent les attaques de phishing, et 50 % anticipent que celles-ci deviendront encore plus menaçantes dans les 12 à 24 mois à venir.

La transformation des modes de travail, avec une adoption accrue du télétravail, expose les entreprises à des risques accrus. À l’échelle mondiale, un tiers des salariés utilisent au moins six réseaux différents chaque semaine pour collaborer, augmentant le potentiel de violations de sécurité.

En France, 81 % des personnes interrogées admettent se connecter à des plateformes de travail non sécurisées hors de leur organisation, et 58 % passent entre 11 % et 30 % de leur temps sur ces plateformes.

Malgré ces risques, les dirigeants français affichent une confiance notable dans leur infrastructure de cybersécurité actuelle. Une confiance de façade ? La moitié (52 %) expriment des doutes quant à leur capacité de protection efficace dans l’avenir.

Cette prise de conscience incite 52 % des dirigeants à envisager l’utilisation de l’IA pour renforcer leur sécurité, tandis que seulement 31 % prévoient le recrutement de spécialistes ou la formation des collaborateurs, face à un défi majeur : la difficulté de recruter des talents, soulignée par 84 % des sondés.

Capital humain

Face à l’augmentation de la sophistication des attaques, 48 % des entreprises françaises sondées prévoient d’engager des investissements supplémentaires en cybersécurité.

Globalement, 38 % des entreprises signalent une amélioration significative de leurs budgets de sécurité, avec 86 % s’attendant à une augmentation de plus de 10 % dans les 12 prochains mois, et 60 % anticipant une hausse de 20 % ou plus.

Ces investissements sont principalement orientés vers la mise à niveau des solutions existantes (66 %), l’ajout ou l’investissement dans de nouvelles solutions (57 %), et l’incorporation de technologies pilotées par l’IA (54 %).

En conclusion, ce panorama de la cybersécurité invite les dirigeants d’entreprise à une vigilance continue et à une adaptation proactive. L’investissement dans le capital humain est indispensable pour construire et maintenir des infrastructures résilientes face à la sophistication croissante des cybermenaces.