L’opportunité d’une création de valeur issue du modèle collaboratif, mais aussi une menace pour quelques intérêts particuliers…

Pourquoi cette question revient elle sans cesse ? Est-il si compliqué d’y apporter une réponse factuelle ? N’y a-t-il pas désormais une urgence pour les organisations à trouver des solutions durables et collaboratives ? Ne permettraient elles pas en ces temps difficiles (crise ?) de recréer cette spirale vertueuse de la Valeur, trop oubliée au profit de la seule réduction des coûts à court terme à tout prix ?

A qui cette collaboration pourrait profiter, ou nuire, à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation ? Quid du pouvoir et de la division, des tiers de services parfois pyromanes pompiers ?

Qui serait susceptible de créer les conditions qui pourraient favoriser et installer cette collaboration entre tous les Métiers de l’Entreprise ? Gains et ROI ?

L’évolution des métiers dans nos organisations et la place de l’IT ?

Les organisations se transforment avec les métiers qui les composent. La course à la taille critique des grandes entreprises les rend souvent gigantesques, éparpillées et distribuées suivant des schémas directeurs de productivité autour de taches taylorisées.

Les métiers, qui jouaient un rôle de support autour des produits et services de l’entreprise, deviennent des dimensions et composants intrinsèques de ceux-ci. Les métiers de la finance, du commerce, du marketing, de l’IT, ont un intérêt à être intégrés très tôt dans la chaine de valeur des livrables de l’entreprise. Alors qu’ils supportaient, prolongeaient, révélaient, accéléraient le métier premier et les fondamentaux de l’entreprise, désormais ils participent souvent à la valeur native du produit et service.

L’IT est un accélérateur de valeur ; lui qui était cantonné dans un silo de brique technique, il est devenu le SI au centre de la productivité, de l’innovation et de la transformation digital des entreprises, quelque soit le secteur d’activité. En amont et en aval, au cœur des processus, des architectures aux usages, le produit et les services sont inventés, conçus, fabriqués, enrichis, délivrés, prolongés jusque dans les usages par tous les métiers de l’IT et des SI englobant les ressources et la gouvernance, le pilotage et la création de valeur. Ces expertises étendues, qui ajoutent beaucoup de richesses, amènent de la complexité dans cette constellation de métiers de l’entreprise. Paradoxalement, tout doit être simplifié, rendu lisible et compréhensible pour tous, voire vulgarisé !

Collaborer (re)devient une nécessité !

Les environnements, comme les contextes et les données deviennent hybrides, l’émergence repose sur des sources multiples et variées, sur des informations int/ext privées/publiques, sur une large variété de données (Big Data).

Fort de cette complexité, collaborer (re)devient une nécessité. L’efficacité et l’innovation tous les deux moteurs de la différenciation, obligent tous les acteurs à apporter ensemble leur meilleure contribution à la chaine de valeur de l’organisation, cherchant à simplifier les interfaces, les passages de témoin, à définir et intégrer le plus amont possible des éléments clés du produit et des services.

La transversalité de l’IT, du SI et du digital, qui s’impose comme un composant souvent majeur de tout solution, oblige à intégrer les expertises rattachées à ces métiers, sur un même plan que les autres métiers de l’entreprise.

La complexité nécessite la prise en compte des métiers dans toutes leurs dimensions, dont la profondeur technique ne peut qu’échapper respectivement aux autres. La simplification demandée dans les présentations et rapides lectures (ex Comex) crée alors une confusion entre un 1er niveau de compréhension rendu accessible et la perception simpliste que l’on pourrait en déduire…

Comment réconcilier les métiers ?

Les organisations obéissent à des règles, normalement orchestrées par le Management. Celui-ci devrait être capable, s’il en a la volonté, de (re)créer les conditions de collaboration entre les métiers, de contournement des freins, de tracer les lignes qui permettraient de réconcilier les métiers entre eux.

Ces règles nécessitent une posture de confiance, de respect, puis de partage et de mise en commun pour faciliter l'émergence. Elles sous-entendent l’acceptation de ne pas connaitre, de ne pas chercher à se substituer à l’autre, de considérer son métier autant que celui de l’autre, et cela à un juste niveau de contributeur actif à l’apport de valeur.

Les manageurs, facilitateurs et interfaces métiers devraient avoir un rôle essentiel dans une certaine vulgarisation, permettant une compréhension 'pour tous', tout en expliquant que celle-ci n’enlève en rien la profondeur de l’expertise de chacun des métiers, peu accessible à un non expert. Les manageurs seraient alors attendus dans des actions favorisant l’indispensable respect des différences !

La difficulté de se poser des questions nouvelles sur des sujets que l’on ne connait pas (capacité offerte à 1 à 5 % des personnes, d’après un éditeur de solution de Search) renforce ce besoin de confiance, qui permet le partage, puis d’acquisition de connaissance, dans une spirale vertueuse.

Quelles Valeurs en attendre ?

Si les parties ont un vrai intérêt à collaborer, qu’un tiers ne cherche pas à les diviser, que la direction générale installe un management qui n’utilise pas les divergences comme un levier de pouvoir, alors les métiers seront capables de collaborer, dans une orchestration des différences à même de produire une valeur supérieure à la somme des parties (1 + 1 = 3), pour tous et pour le client final utilisateur.

La collaboration IT-Métiers intelligente doit permettre de mieux définir les périmètres et les process parfaitement ajustés à la valeur attendue, et généralement d’étendre celle-ci à un niveau 3 à 5 fois plus important qu’initialement prévu par un seul métier isolé (ROI, satisfaction client).