Comme toutes crises, la pandémie a accéléré les évolutions humaines et organisationnelles des entreprises. Dans ce contexte d’agilité et de résilience, l’informatique procédurale, basée sur des règles et des procédures strictes, doit laisser la place à l’informatique basée sur la cognitique.
Durant le 20ème siècle, les principes tayloristes de l’organisation du travail et de la production à grande échelle ont influencé la conception des systèmes, des structures et des méthodologies de l’entreprise. Une approche basée sur des règles strictes et des processus répétitifs et bien définis. Presque tous les systèmes RH existants ont été développés pour reproduire les règles et les principes dans ce contexte de travail. L’arrivée de l’informatique dans les années cinquante n’a fait que conforter ces environnements très « règlementés ». Car, pour fonctionner, les ordinateurs ont besoin de règles et de processus décrits dans les détails pour effectuer les tâches rapidement et à faible coût.
Suivant l’expansion économique et sociétale des Trente Glorieuses, l’ordinateur a été l’outil déterminant pour réaliser ce projet à grande échelle. En effet, cette expansion mondiale nécessitait des systèmes contrôlés et fermés, et ces règles ont contribué à soutenir leur croissance. Nombre de ces systèmes fondés sur des règles sont encore en usage aujourd’hui. Cependant, à mesure que les organisations évoluaient, bien souvent sous la contrainte de crises structurelles (les crises de croissance par exemple) ou conjoncturelles (la crise pétrolière de 73 ou la bulle Internet dans les années 2000 par exemple), les cycles du changement se sont rapprochés, intensifiés et devenus de plus en plus contraignants.
La méfiance vis-à-vis de l’IA reflue… lentement
La dernière en date, la crise sanitaire, ayant grandement impacté l’évolution des usages, les impératifs d’agilité et de résilience nécessitent des entreprises adaptatives, ce qui demande la rédaction de nouvelles règles qui s’adaptent « intelligemment » aux conditions du moment. En bref, il s’agit de mettre un peu plus d’intelligence et moins de règles fixes. C’est le cas de la relation employeur-salarié. D’après une étude Oracle-Odoxa,58 % des salariés français estiment que leur rapport au travail, donc à l’entreprise, a changé.
Le télétravail et l’agilité sont devenus des mantras soutenant un autre mantra, la résilience. De fait, et à mesure que les organisations évoluent, la perception de l’IA dans le monde du travail est de moins en moins négative. Elle reflue d’une année sur l’autre, soit 40 % d’opinions positives au lieu de 37 % en 2020. Pour autant, les bénéfices potentiels de l’IA au travail sont très bien identifiés lorsqu’il s’agit de compétitivité des entreprises (68 %) et l’optimisation des tâches des salariés (61 %), mais moins sur la capacité de l’IA à améliorer la relation client (46 %).
L’IA n’est pas encore perçue à sa juste valeur
Les sondés sont également confiants dans l’efficacité de l’IA pour organiser leur emploi du temps. Bien que non majoritaire, une proportion non négligeable des sondés considère tout de même que l’IA serait plus efficace que leur employeur actuel pour organiser leur emploi du temps (46 %), évaluer leur stress au travail (42 %), gérer leur carrière (38 %) ou mesurer leur efficacité (36 %).
Pour David Mihala, Country Leader Application Oracle France,« l’IA n’est pas encore perçue à sa juste valeur, de nombreuses craintes subsistent et sont renforcées selon le lieu de vie ou les CSP. Notre étude interne Oracle AI@Work révèle également que 77 % des Français (85 % à l’échelle mondiale) souhaitent que la technologie les aide à définir leur avenir (recommandation pour l’acquisition de compétences pour 25 % d’entre eux, gestion de plan de carrière pour 22 %…) et 65 % (75 % dans le monde) sont prêts à effectuer des changements sur la base des recommandations d’une IA ».