Principalement visité par les responsables informatiques des organisations du secteur public, Top DSI nous a offert l’occasion de faire le point sur les enjeux de ce secteur qui s’interroge, se transforme, et reste à la recherche de reconnaissance.

Rencontrant les mêmes problématiques technologiques que leurs homologues du privé, les DSI du secteur public sont confrontés à d’autres challenges qui méritent toute notre attention, en particulier des budgets sous forte contrainte et une dimension citoyenne confrontée au pouvoir politique.

Il est peu probable qu’un DSI d’entreprise supporte longtemps ce qu’endurent ses homologues du public. L’informatique des communes, des départements, des régions, de la santé, ou encore des ministères, est encore loin de bénéficier de l’attention qu’elle mérite, et des outils qui apportent de la valeur. C’est en revanche un secteur où beaucoup de choses restent à construire, avec les nombreux challenges qui lui sont associés.

Dans ces conditions, la DSI occupe une place bien éloignée de celle qu’elle mérite, et peine à imposer… Sauf à avoir à sa tête une personnalité, qui sache exposer et imposer une vision de la transformation digitale au service des fonctionnaires, des élus et du citoyen (l’ordre varie selon les priorités). Mission difficile, car même si les technologies se consomment au quotidien, tout cet écosystème peine à mesurer le gouffre qui sépare la connexion du smartphone d’un élu au réseau de sa collectivité, de la sécurité d’un système d’information qui dématérialise en masse la paperasse administrative.

Les enjeux des DSI

Nous avons rencontré les DSI du secteur public à l’occasion des rencontres d’affaires Top DSI, et évoqué avec eux les chantiers de l’informatique publique. Deux domaines occupent principalement leur esprit :

  • l’évolution du SI, du datacenter, l’architecture et l’urbanisation ;
  • la dématérialisation, la GED (gestion documentaire), l’archivage.

Ils sont la démonstration que l’informatique publique est encore fortement tournée vers la production, plus probablement que dans les entreprises. Démonstration également du retard accumulé, qui se justifie tant par la dimension du service, plus proche d’une PME, que par la prise de conscience tardive de la richesse annoncée par la transformation digitale. Mais surtout, la prise de décision se heurte au pouvoir des politiques. Ces derniers ont longtemps cantonné l’informatique dans les seuls usages de la bureautique.

Vers une nouvelle maturité

Fort heureusement, de l’avis des DSI une nouvelle génération d’élu émerge, qui consomme du numérique et en perçoit les avantages. L’écosystème qui réunit les organisations, les utilisateurs, les politiques et la DSI s’élance vers une nouvelle maturité numérique. La migration est en marche et se mesure par l’intérêt croissant pour de nouveaux domaines IT, comme la sécurité, le RSE (réseau social d’entreprise) et le SIRH (ressources humaines). Le Green IT, également, sous les contraintes réglementaires, avec son lot de problématiques comme la gestion, le recyclage et la revente du parc informatique.

Reste que la vie du DSI dans le secteur public, pour motivante qu’elle soit, demeure difficile. Car en plus de la pression des pouvoirs, le DSI doit également composer avec le manque de moyens. De quoi favoriser un trait commun à tous les DSI que nus avons rencontrés, l’imagination. Plus que l’innovation, qui n’émerge pas parmi les grandes tendances IT qui occupent la DSI, c’est leur faculté s’adapter aux difficultés et à monter des projets avec les moyens du bord qui domine. Et qui les rend d’autant plus sympathiques.

Tendances en marche mais en retard

Terminons notre tour des enjeux des DSI du secteur public en évoquant leur intérêt pour les grandes tendances : la mobilité devient une préoccupation, de même que la BI (Business Intelligence) et le décisionnel, ainsi que la gouvernance. En revanche, ces mêmes DSI s’interrogent encore sur le cloud, est-il fait pour eux ? Les plus engagés l’épousent avec conviction, en particulier le SaaS, mais les autres sont encore très en retrait.

Au final, nous reteindrons que la population des DSI du secteur public n’est pas si différente de celle des DSI d’entreprise. En revanche, ses préoccupations sont quelque peu différentes, et surtout le modèle décisionnel est autrement plus contraignant. La dimension la plus riche du DSI public, c’est probablement son engagement citoyen. Mais plus que tout, c’est le besoin de reconnaissance de ces femmes et ces hommes, qui exercent un métier rendu difficile par l’environnement où ils évoluent, qui nous a marqué. Et comme vous le savez, chez IT Social nous y sommes sensibles…

Image d’entête 17434378 @ iStock littlemissk