Plateforme dédiée aux aides fiscales à l’innovation, Self & Innov livre les résultats de son étude sur le rapport des PME françaises à l’innovation, notamment depuis le début de la crise sanitaire. Point positif : 62 % des chefs d’entreprises considèrent que la pandémie n’a pas eu d’impact sur l’innovation dans leur entreprise.

Réalisée par OpinionWay pour Self & Innov auprès d’un échantillon de 400 dirigeants d’entreprises de 1 à 249 salariés, cette étude révèle un paradoxe : 67 % des dirigeants ont le sentiment que l’Etat ne favorise pas assez l’innovation. Pour autant, 84 % des PME n’ont jamais sollicité les aides existantes alors que nombre d’entre elles y seraient éligibles.

Parmi les entreprises qui ont eu à financer un projet, plus d’un tiers indiquent avoir rencontré des difficultés pour les financer. Cela est d’autant plus vrai chez les entreprises de moins de 10 salariés (42 % dont 25 % indiquent des difficultés majeures) versus les entreprises de 10 à 49 salariés (13 % dont 3 % indiquent des difficultés majeures).

Autofinancement et démarches trop complexes

Pour financer leur projet, 71 % des PME s’appuient avant tout sur l’autofinancement. Moins de la moitié (46 %) a déjà fait appel à des aides extérieures et lorsque cela est le cas, il s’agit le plus souvent d’un prêt bancaire (34 %).

Seules 9 % seulement ont également eu recours aux aides fiscales à l’innovation sous forme de crédit d’impôt (Crédit Impôt Recherche et Crédit Impôt Innovation).

Parmi les freins évoqués, près d’une PME sur deux (47 %) évoque un manque de ressources internes (manque de temps ou démarches jugées trop complexes), tandis que 37 % évoquent un manque de connaissance des aides existantes.

Parmi les principaux enseignements de cette étude, on note :

  • Une entreprise sur 3 est aujourd’hui engagée dans un processus d’innovation, qu’il s’agisse de créer de nouveaux produits, d’investir dans la R&D ou de développer de nouveaux procédés de production ou travaux de R&D.
  • C’est dans l’industrie et les métiers de l’informatique que l’on retrouve la plus large part d’entreprises engagées dans l’innovation (avec respectivement 55 % et 54 % des entreprises).
  • 62 % des chefs d’entreprises considèrent que la pandémie n’a pas eu d’impact sur l’innovation dans leur entreprise. 15 % d’entre eux ont même vu dans la crise une opportunité d’innover. Seuls 23 % considèrent que la pandémie a freiné leur projet innovant.

Paradoxalement, cette crise sanitaire représente une opportunité pour les projets d’innovation, peut être en s’inspirant des géants de la Tech. Une forte majorité (84 %) des chefs d’entreprise considèrent qu’il est d’autant plus important d’innover en période de crise.

Des développements en interne

Pour preuve : 62 % d’entre eux déclarent que la crise n’a pas impacté leur projet d’innovation. Parmi ceux qui ont affirmé que la crise a eu un impact, 15 % y ont vu une opportunité, soit d’investir davantage dans l’innovation et des technologies de rupture (11 %), soit d’initier un nouveau projet d’innovation (4 et a été au contraire moteur dans l’élaboration et la mise en place de nouveaux projets.

Indicateur de leur bonne santé en temps de crise, les entreprises innovantes ont recruté davantage que les autres. En effet, 45 % des entreprises ayant lancé au moins un projet innovant déclarent avoir recruté de nouveaux collaborateurs depuis mars 2020 contre 34 % en moyenne pour les PME non innovantes.

Principales raisons ? 82 % des PME réalisent leur projet d’innovation intégralement ou partiellement en interne et recrutent de nouveaux profils pour les gérer.