C'est un vrai défi qui se présente à l’ensemble des responsables et directeurs, et qui va bien au-delà de l’informatique. Il concerne les responsables et les équipes informatiques, les directions générales, et toute personne soucieuse de passer le moins de temps possible à faire des choses répétitives et sans créativité. Et la difficulté de pratiquer une telle démarche sur le long terme rend le concept intéressant. Dans une de mes expériences, on m’a proposé de prendre un poste ou j’étais moins payé, j’avais moins de personnes à encadrer, le budget était plus mince, et surtout il ne pouvait pas augmenter. Et pourtant j’ai accepté le poste, contre toute logique. Au-delà du fait que le DSI, mon responsable, était un ami, j’ai ressenti une véritable joie de sa part à vouloir maintenir le coût de la DSI tout en s’améliorant et en réalisant des projets constructifs pour les opérationnels de l’entreprise. Et là, j’ai compris que l’objectif de cette mission était justement d’avoir moins de moyens et d’en tirer le meilleur parti. Durant cette période, j’ai vraiment apprécié d’engager tout le monde dans la transformation, et de transformer les mentalités. L’ensemble des équipes a fini par partager ce goût de faire le mieux possible, pour les Utilisateurs, tout en surveillant les coûts en permanence. C’est une mentalité particulière, d’entrepreneur, qui au final permet de réaliser l’objectif lié au sujet de notre débat. S'il est facile de faire beaucoup avec beaucoup d’argent, le premier pas, et le plus essentiel, dans la réalisation de l’objectif est d’instiller à l’ensemble des membres de la DSI la volonté d’arriver à l’objectif, et la certitude que c’est justement possible. Pour cela, il faut que le mot productivité ne soit plus une menace, mais au contraire un but à atteindre, porteur de plus de temps et de liberté pour exercer sa créativité. Le sujet lui-même est un poncif. Un autre poncif est qu’en essayant d’améliorer le service tout en baissant les coûts, cela va à l’encontre de la QVT (Qualité de Vie au Travail). Attention également à ne pas tomber dans l’explication du détail des différentes méthodes d’industrialisation du SI, avec les processus, les normes, les outils, etc. J'ai la conviction qu’un processus durable n’est engagé que si l’ensemble des acteurs de la DSI est embarqué dans la compréhension et l’adhésion à ce défi. De même il n’y a pas de solution toute faite au défi lié à notre sujett : c’est une affaire d’hommes avant tout. Pour que le bateau avance bien il faut d’abord que tous les rameurs poussent dans le même sens.