Fonction stratégique auprès de la Direction générale, la DRH a besoin de se développer dans le numérique, devenu un enjeu fort pour l’entreprise, mais avance en ordre dispersé dans ses réalisations. Ce que confirme la 10ème édition du Baromètre RH de Bodet Software.
La digitalisation de la fonction DRH est aujourd’hui au cœur des enjeux de transformation et de performance des entreprises. Ainsi, la transformation digitale occupe la troisième position dans les enjeux de la fonction RH, après l’amélioration des conditions de travail et le développement de l’employabilité́ des salariés.
Les DRH avancent en ordre dispersé
Ce qui ressort le plus de la dernière édition du Baromètre RH, c’est la dispersion des situations. Un exemple avec le télétravail :
- 46% des DRH indiquent que des salariés le pratiquent ;
- 43% des DRH déclarent ne pas vouloir le mettre en place.
Autre exemple avec l’évaluation des compétences :
- 65% des entreprises de plus de 3000 salariés sont équipées de solutions ;
- 16% seulement des entreprises de moins de 250 salariés.
La maturité de la DRH digitale est encore loin
La maturité des entreprises françaises sur le digital se révèle donc très disparate. Avec des pratiques dispersées plus selon les entreprises elles-mêmes, que selon leur taille (qui a cependant une influence sur les investissement) et leur secteur d’activités. C’est ainsi que deux entreprises ayant le même profil n’auront pas déployé les mêmes outils !
- 2 entreprises sur 3 sont équipées d’un outil de paie ou de gestion des temps digitalisé.
La chute est rude pour les autres outils, qui pourtant se révèlent essentiels à l’exercice de la fonction DRH :
- 1 entreprise sur 3 est équipée d’outils d’évaluation des compétences, d’administration du personnel et de gestion des notes de frais.
Prenons un dernier exemple avec le recrutement, évoqué par le Baromètre RH. Les entreprises utilisent dans leurs processus de recrutement :
- 55,0% - LinkedIn et Viadeo
- 41,6% - Une suite bureautique
- 33,2% - Des outils de vidéoconférence
- 29,8% - Un logiciel de gestion des recrutements
- 20,2% - Des tests informatisés
- 14,3% - Facebook
Nous rejoignons l’analyse qui est faite de ces chiffres par Bodet Software, en particulier la large domination de LinkedIn et Viadeo, et l’artisanat de la démarche (bureautique) : ces chiffres laissent à penser que seule la phase de sourcing des candidats est entièrement structurée par le numérique. Une hypothèse corroborée par le fait que la diffusion d’offres d’emploi reste la raison principale des entreprises (52,5 %) d’utiliser ces outils.
L’incroyable retard numérique de la DRH
Ces résultats sont étonnants aujourd’hui, alors que la DRH entend jouer un rôle important, voire parfois piloter la transformation digitale de l’entreprise en conservant le contrôle sur sa dimension humaine. La priorité donnée à l’implémentation des SIRH devrait l’y aider. Mais il n’en est rien pour la plupart d’entre elles !
Pour comprendre ce phénomène, il faut se tourner vers les freins aux pratiques digitales. Reprenons l’exemple du télétravail : les DRH comme leur entreprise pointent en négatif :
- 41,6% - la nécessité d’améliorer les flux d’information entre l’entreprise et son salarié ;
- 40,5% - la gestion du temps ;
- 32,6% - la sécurisation des données et la confidentialité.
Ce que nous retiendrons de ces chiffres, c’est que les DRH se heurtent à une problématique simple : le manque de compétences pour déployer et gérer des solutions RH numériques. Ce qui entraine des difficultés relationnelles avec les métiers. Dont la DSI qui est pourtant la plus à même de conseiller et d’accompagner la DRH…
Et le résultat de cet isolement est sans appel : les services proposés par la DRH se révèlent inadaptés pour leurs besoins (une problématique principalement évoquée par les petites structures), le manque de temps et les coûts de fonctionnement.
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