Totalement acquis à AWS et Microsoft, Gartner a publié son dernier quadrant magique consacré au IaaS (Infrastructure-as-a-Service)… rapide, simple, et contrasté. Et qui laisse peu de place à leurs concurrents !

Vous nous savez parfois peu réceptifs aux études du Gartner, à la fois par la propension de ses analystes à tomber dans l’exagération, ainsi, et c’est plus grave, que par la capacité d’adapter certains résultats aux attentes de leurs clients, ce n’est pas un secret.

Pour autant, les quadrants magiques sont considérés comme une référence, et ils ont le mérite d’apporter une vue assez synthétique de l’information recherchée, les principaux acteurs d’un marché. On regrette parfois l’absence de certains acteurs, une lacune probablement justifiée par des absences de contrats…

En haut à droite

Il me vient par ailleurs un souvenir qui rappelle à la fois l’importance des bureaux d’analystes dans la prise de décision au sein de certaines grandes entreprises, et le rôle de ces synthèses, quelles proviennent du Gartner, de Forrester, d’IDC, ou d’autres.

Invité à rencontrer le DSI d’un des plus grands groupes du CAC40, au plus haut d’une tour de La Défense, je lui pose la question : « Qu’est-ce qui guide votre choix de solutions ? ». Il me répondit : « En haut à droite du Magic Quadrant » ! J’ai mieux compris ce jour-là combien les analystes IT avaient un rôle important à jouer, celui de fusible pour les décideurs !

Mais revenons au quadrant magique IaaS, que nous reproduisons ci-dessous. Deux fournisseurs ont l’honneur de figurer « en haut à droite » : Amazon Web Services reçoit la part du lion, et Microsoft n’est pas loin. On notera également un seul fournisseur dans le carré des visionnaires, Google. Tous trois confortent leur domination, et Google se rapproche des leaders.

Quadran-magique-IaaS-2016

AWS, Microsoft Azure et Google Compute Engine

Concernant Amazon AWS, Gartner qualifie l’offre d’Amazon de mature, avec une avancée dans l’agilité et l’innovation, et surtout « la plus large gamme de fonctionnalités IaaS et PaaS, la plus grande aptitude à gérer un grand nombre d’utilisateurs et de ressources, la plus grande capacité de calcul utilisée par des clients payants, le plus grand nombre de cas d’usages, le plus grand écosystème d’outils open source, le plus grand nombre de partenaires technologiques ayant packagé leurs solutions pour tourner sur son Cloud ». La facilité de démarrage est évoquée, mais l’utilisation optimale nécessite de l’expertise. Si ça marche en environnement virtuel, prenez AWS préconise le Gartner.

Microsoft Azure est considéré comme plus ouvert, et surtout plus en proximité avec l’énorme écosystème de l’éditeur. « Ses services de plateforme et d’infrastructures sont taillés pour étendre et interagir de manière transparente avec les infrastructures Microsoft sur site, les outils de développement Microsoft, le middleware, les applications ainsi que les applications SaaS de Microsoft ». Les analystes voient Microsoft évoluer rapidement vers un statut de fournisseur cloud stratégique. Mais l’éditeur ne semble pas aller assez vite pour eux.

Gartner se montre plus critique contre Google Compute Engine. Il reconnaît son expertise, son rôle de pionnier sur des technologies innovantes, et souligne sa vision. Mais… « l’étendue de ses fonctionnalités et de ses services n’est pas à la hauteur de celle des leaders ». Il manque en particulier des fonctionnalités clés pour les grandes organisations.

Et les autres ?

Pour les autres, dont de précédents ‘visionnaires’ avec IBM Softlayer et VMware, c’est la punition réservée au carré des acteurs de niche. Ils rejoignent Rackspace, Century Link, Virtustream, NTT et Fujitsu. Notons que bien évidemment les acteurs ‘régionaux’ n’ont pas leur place dans ces classements.

VMware vCloud Air ne serait qu’une stratégie pour l’éditeur pour répondre aux services cloud, alors que ses clients sont plutôt tournés vers le cloud privé. Quant à l’offre IBM Softlayer, il n’aurait pas évolué depuis son acquisition par IBM et ses environnements demeurent fermés. Et là encore les analystes pointent le manque de fonctionnalités pour les grands comptes. Gartner reproche surtout à IBM de faire du Big Blue !

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