Amazon, Microsoft ou Google et autres prestataires européens vendent de plus en plus de services cloud. L’IA générative va continuer de participer à cette croissance. Mais ces coûts ne sont pas entièrement maitrisés, créant des tensions entre la direction financière et la DSI.

La plupart des études soulignent l’augmentation continue des dépenses des services cloud, Saas, Paas, Iaas mais les incertitudes économiques ont cependant réduit leur taux de croissance. La dernière étude semestrielle de Canalys confirme cette tendance en analysant les revenus des 3 hyperscalers mondiaux que sont Amazon web Services, le leader avec
31 % de parts de marché, Microsoft Azure et Google cloud platform (GCP). Malgré cette réduction du taux de croissance annuelle indiquée par le graphique ci-dessous, les prestataires cloud pensent que la mise en œuvre de l‘IA Générative va stimuler les dépenses cloud.



Selon Sid Nag, vice-président analyste chez Gartner, l’enjeu essentiel de la souveraineté, notamment, deviendra prégnant : « Les organisations qui déploient des services d'IA générative (GenAI) se tourneront vers le cloud public […] Toutefois, pour déployer efficacement la GenAI, ces organisations exigeront des fournisseurs de cloud qu'ils abordent les questions non techniques liées au coût, à l'économie, à la souveraineté, à la confidentialité et à la durabilité ».

Les hyperscalers anticipent l’évolution du marché du cloud sous la poussée de l’IA générative avec des partenariats entre AWS et Microsoft ou encore le projet lancé par Google, Generative AI Partner Initiative pour engager des actionnes communes avec les deux autres concurrents. Microsoft Azure a notamment lancé Microsoft Copilot pour Windows, son chatbot reposant sur l’IA, en septembre. Ses partenaires ont accès au nouveau programme Microsoft AI Cloud Partner Program, pour intégrer l’IA dans les organisations.

Les relations tendues entre les DAF et la DSI

Une enquête de Vertice, acteur du contrôle des couts du cloud, montre que ce type de budget pour le Saas en particulier continue certes d’augmenter mais l’étude pointe le fait qu’un tiers de ces dépenses ne sont pas clairement identifiées. A de nombreuses reprises dans IT SOCIAL, nous avons mentionné la difficile maitrise des coûts du cloud par les entreprises. Sans surprises, cet état de fait est devenu un sujet de tension entre la DAF (direction administrative et financière et les responsables IT. Les couts évitables sont liés à des VM non décommissionnées, des ressources inutilisées, une expertise
technico-commerciale trop rare, le FinOps (contrôle pointu des dépenses) faisant défaut dans les PME et TPE.

Les chiffres de l’enquête de Vertice sont éloquents. Ainsi pour plus de la moitié du panel (soit 55 % des responsables financiers), la dérive financière dans ce domaine est due à un manque de transparence de la part des responsables IT. Un indicateur confirmé par 44 % des DAF déplorant un manque de visibilité sur les coûts.

De l’autre côté de la barrière, seul un DSI sur cinq pense que les responsables de la DAF ne connaissent pas vraiment les tenants et aboutissants du cloud.

Cette nette divergence montre qu’il reste des efforts à faire de la part de la DSI et de des DAF pour contenir les dépenses cloud et les optimiser.