La blockchain signe le retour du peer-to-peer dans la musique, avec cependant une différence essentielle, plus de piratage, elle devrait permettre aux artistes de contourner l’industrie musicale pour se financer et s’enrichir directement.

Reposant sur la plateforme blockchain Ethereum permettant de lancer des applications décentralisées, le projet SingularDTV entend réécrire les règles de l’industrie musicale en responsabilisant les artistes et en leur permettant de se financer et de s’enrichir. Un modèle qui pourrait retenir l’attention de nombreux marchés…

Acheter des jetons, des parts de la propriété intellectuelle

Le projet est en effet ambitieux, il consiste dans une application blockchain à vendre des jetons liés à des artistes dont la valeur est dérivée du succès de leur œuvre. Il y a deux composants dans ce modèle :

  • Les jetons, qui sont à l’image de la crypto monnaie, mais individualisés à l’artiste. C’est un actif financier qui fait référence à la propriété intellectuelle de l’œuvre de celui-ci.
  • Les contrats intelligents, qui sont des accords financiers à base de code, sont programmés dans Ethereum. Ils établissent le lien entre l’œuvre, l’artiste et le client.

L’artiste effectue un lancement symbolique. On est sur le modèle des ICO (Initial Coin Offering) des startups qui vont chercher du financement en Bitcoins. Si vous achetez des jetons d’un artiste, celui-ci s’octroie la majorité du financement, après déduction des frais de la plateforme. Le contrat permet ensuite de générer un flux de redevance reposant sur les revenus de l’artiste.

Quand un client paie pour accéder à l’artiste, l’investisseur reçoit une quote-part de la recette. Il peut également échanger ses jetons contre des avantages, comme l’accès à un film produit avec son financement ou des entrées à un concert.

Eliminer les intermédiaires

Beaucoup d’artistes vivent grâce aux avances sur recette de leur label ; et de plus en plus sur les redevances versées par les plateformes de streaming. Avec la plateforme blockchain, la tokenisation remplace avances et redevances : l’artiste fixe lui-même le nombre de tokens proposés à la vente, et à chaque achat d’un jeton, il gagne directement. Il peut également communiquer avec ses fans, et mettre en place les actions d’incitation qui lui conviennent pour attirer les consommateurs et investisseurs, et leur offrir l’opportunité de détenir une part de ses créations.

Et plus les individus consommeront des jetons, plus la valeur du jeton augmentera, et plus l’article sera considéré. L’économie repose alors sur le volume des échanges de tokens et sur la valeur de ces derniers…

Image d’entête 871006458 @ iStock RaStudio