Vivre dans les grandes villes n’est peut-être plus une priorité pour de nombreux Français. Selon une étude de Citrix, 46 % pourraient déménager et vivre en zone rurale. Quitte à revoir à la baisse leur salaire…

La pandémie est-elle une opportunité pour les zones rurales ?Il y a encore presque un an, si l’on souhaitait obtenir un poste de cadre dans une grande entreprise, on considérait qu’il était plus facile de l’obtenir en vivant dans une grande ville.

Mais la crise sanitaire a changé la donne et le télétravail s’est généralisé. Le lieu d’habitation est un paramètre perçu comme moins déterminant pour la réussite et les opportunités de carrière et de nombreux travailleurs français envisagent de fuir les zones urbaines pour cette raison.

C’est le constat, surprenant, d’une étude menée par Citrix auprès de 1 000 employés de bureau français pour déterminer leur perception de la vie professionnelle dans les grandes villes suite à la pandémie.

Parmi ceux qui sont prêts à déménager dans une banlieue ou une zone rurale, cette étude note que :

  • Près des trois quarts (74 %) estiment qu'une zone rurale offrirait un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée
  • Et 73 % estiment qu'ils pourraient tout aussi bien exercer leur métier depuis n'importe quel endroit

À cause de la pandémie, les Français envisageraient donc un sérieux changement de vie. Lorsqu'on leur a demandé de réfléchir à la vie avant le premier confinement de mars 2020, 43 % des employés français ont estimé que le fait de vivre dans une grande ville avait un effet positif sur les possibilités de carrière et d'évolution.

Mais en envisageant la vie aujourd'hui, après un an de crise sanitaire mondiale, seul un tiers estime que la vie citadine avait un effet positif sur leur carrière. A contrario, 45 % estiment que vivre en ville ou à la campagne ne fait désormais aucune différence.

Pour les télétravailleurs français, le principal avantage du travail à distance réside dans la possibilité d’utiliser de manière productive le temps qu'ils consacraient avant à leurs déplacements domicile-travail (51 %). S’en suivent de nombreux autres facteurs positifs :

  • Une réduction du stress lié au fait de ne pas avoir à se déplacer (49 %)
  • Une réduction de ses émissions de dioxyde de carbone qui contribue à protéger l'environnement (48 %)
  • Une capacité à mieux se concentrer dans un environnement plus calme (45 %)
  • Une capacité à consacrer plus de temps à sa famille et/ou à ses loisirs (42 %)

De manière globale, 47 % des répondants estiment que leur niveau de productivité est plus élevé lorsqu'ils travaillent à la maison que lorsqu'ils étaient au bureau. Seulement 22 % des répondants déclarent être moins bien lotis à la maison qu'au bureau.

Les raisons invoquées pour déménager reposent majoritairement liées à la qualité de vie et la possibilité de rendre la même qualité de travail, quel que soit le lieu de résidence.

Mais ces aspirations sont loin d’être une utopie : déjà 39 % des employés français prévoient de déménager (ou l'ont déjà fait) en raison du travail à distance permanent lié à la pandémie.

À la question « Lequel des éléments suivants décrit le mieux la raison pour laquelle vous envisagez de déménager », les Français sont :

  • 31 % à avoir choisi de le faire parce qu'ils voulaient vivre dans une zone plus calme
  • 29 % à déclarer que la pandémie a prouvé qu'ils pouvaient faire leur travail depuis n'importe où et que leur employeur les soutenait dans cette démarche
  • 24 % à choisir de déménager parce qu'ils travaillent désormais entièrement à distance en raison de la pandémie
  • 34 % à déménager parce qu'ils ne doivent plus se rendre au bureau qu'une fois par semaine
  • 11 % à ne devoir plus se rendre au bureau qu'une fois par mois

Parmi l’ensemble des employés de bureau français, plus de la moitié (52 %) ont déclaré qu'ils accepteraient une réduction de salaire en échange d'un rôle à distance à 100 % qui leur permettrait de travailler de n'importe où. Quant au détail de rémunération :

  • 28 % accepteraient une réduction de salaire allant jusqu'à 15 %.
  • 10 % accepteraient une réduction de salaire allant jusqu'à 20 %
  • Et 3 % accepteraient une baisse de salaire de plus de 30 %

« À la lumière de ces résultats, les entreprises doivent repenser leurs stratégies RH et envisager de nouveaux modèles qui leur permettent de gérer les ressources de manière flexible pour pouvoir à la fois attirer les meilleurs talents et faire face au contexte imprévisible dans lequel nous tendons à évoluer », déclare Karine Calvet, Directrice Générale de Citrix France.

« Quel que soit le résultat à long terme, l’avenir des grandes villes est déjà bouleversé : on réalise maintenant que grâce à la technologie adéquate, les avantages qu’elles présentaient peuvent finalement être contrebalancés par des modèles de travail flexibles plus bénéfiques pour tous ».

Reste à s’habituer à un rythme différent, trouver une école accessible facilement par les moyens de transport ruraux et s’assurer que tous les membres de la famille (dont le conjoint qui a aussi un travail) sont prêts à franchir le pas…