La Fédération Syntec publie les résultats d'un sondage IFOP portant sur l'attractivité territoriale et la perception qu'en ont les actifs français. Aller vivre et travailler en région n’est plus rédhibitoire, en particulier pour les Parisiens. Autre constat : le télétravail apparait aujourd'hui comme une solution à part entière pour les actifs désireux de changer de région.

Menée du 29 septembre au 5 octobre, cette étude confirme la volonté de nombreux professionnels IT de changer de région pour raison professionnelle (60 % des actifs en Île-de-France).

Dans le détail, on apprend que :

  • 41 % des personnes interrogées seraient intéressées à l'idée de changer de région pour raison professionnelle. Ce taux monte à 60 % pour les actifs d'Île-de-France ;
  • À l'inverse, seulement 26 % des personnes interrogées seraient intéressées à l'idée de quitter une petite ou moyenne agglomération pour une métropole pour raison professionnelle. Ce taux chiffre qui tombe à 16 % lorsque l'on pose la question de déménager en région parisienne.

Le sondage (échantillon de 1004 personnes) enseigne également que la population active francilienne a tendance à se démarquer sur de nombreux points, dont deux en particulier :

  • 74 % des actifs d'Île-de-France pensent que les entreprises des secteurs d'avenir se situent majoritairement en Île-de-France, alors que les actifs en région affirment à 76 % qu'elles se situent en région. Et ces derniers ont raison, puisque 57 % des entreprises des secteurs d'avenir se situent effectivement en région ;
  • Les actifs d'Île-de-France ont tendance à plus facilement faire confiance aux grandes entreprises (64 %) que l'ensemble de la population (57 %) pour travailler sur l'attractivité des territoires.

Confinement oblige, cette enquête a abordé la problématique du télétravail. L'idée de travailler en full-remote a fait son chemin puisqu’un tiers (36 %) des actifs seraient intéressés à l'idée d'être en télétravail à 100 %. Cette proportion monte à 49 % pour les actifs d'IDF et à 43 % pour les 18-24 ans.

« À l'heure où toutes les ressources économiques du pays sont mobilisées dans le projet de relance, la fracture territoriale est plus que jamais un problème sur lequel les acteurs économiques doivent travailler de concert. Les secteurs d'avenir que nous représentons ont leur rôle à jouer dans la réduction de cette fracture territoriale, et l'objectif de cette étude est aussi et surtout de savoir ce que la population attend des entreprises et des territoires », commente Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec.

Il existe donc une véritable dichotomie entre la réalité de la fracture territoriale, qui peut empêcher certaines personnes de mener à bien leur projet de changer de région, et l'attrait que les régions exercent sur les populations qui vivent en grande agglomération.

 « Dans un contexte post confinement qui a rebattu les cartes du rapport au travail et de son organisation, l'attractivité des régions est une réalité pour les actifs franciliens qui sont majoritaires à être intéressés par une mobilité professionnelle hors région parisienne. Les acteurs locaux (les TPE/PME, la région, les collectivités locales) sont par ailleurs perçus comme les mieux placés pour soutenir l'attractivité régionale, notamment via un travail sur le triptyque habitat, transports, et réseaux de soins », commente Flora Baumlin, Directrice d'études pour l’IFOP.

Cette étude note en effet une forte confiance accordée aux acteurs locaux, privés comme publics. Ils remportent le plus largement la confiance des actifs pour contribuer à accroitre l'attractivité des territoires :

  • 86 % des personnes interrogées font confiance aux TPE et PME à ce sujet ;
  • 78 % à la région ;
  • 77 % aux collectivités.

À l'inverse, les grandes entreprises n'inspirent confiance qu'à 57 % des personnes interrogées sur la question de l'attractivité des territoires, et l'État 35 %.

« Alors que 97 % des entreprises que nous représentons comptent moins de 49 salariés, ces chiffres confirment la feuille de route que nous nous sommes fixée, à savoir de donner aux entreprises des secteurs d'avenir les moyens de réduire la fracture territoriale en collaboration avec les pouvoirs publics », ajoute Matthieu Rosy, Délégué général de la Fédération Syntec.