Alors que la pénurie de talents est une préoccupation majeure des entreprises du secteur IT, il est intéressant d’analyser le décalage entre les projections des deux parties. Les conclusions de l’enquête du cabinet de recrutement FED montrent des réalités parfois contradictoires. Premier enseignement, seuls 18 % des répondants préfèreraient travailler pour de grands groupes, ils sont majoritairement attirés par des entreprises de taille plus modérée. Autre indicateur instructif, les candidats sont beaucoup sollicités par les recruteurs au cours des 6 derniers mois, 59 % d’entre eux ayant reçu entre une et six demandes et 13 % plus de 10 sollicitations. Pour chercher un emploi, deux tiers des postulants utilisent les réseaux sociaux, après les sites dédiés à la recherche d’un poste. Les critères qu’ils les intéressent sont dans l’ordre, la rémunération (61 %), les missions proposées (59 %) et la localisation géographique du poste (51 %).
Avant de contacter l’entreprise de leur choix, ils examinent le site web de l’entreprise
(59 %) et se renseignent sur la réputation de l’organisation (56 %). Une majorité des postulants (56 %) se projette sur le long terme soit à plus de 3 ans de présence dans l’entreprise.
Une difficulté à recruter avec des multiples causes
Une proportion écrasante des entreprises, soit 90 % d’entre elles peine à trouver les bons profils IT. L’enquête très détaillée de l’APEC montre combien il est difficile de sélectionner et recruter les bons profils expérimentés. Sur le podium des métiers les plus demandés par les organisations de travail figurent les data scientist (78 %) les administrateurs systèmes et réseaux (61 %) suivis par les PMO (chef de projets) pour 61 %.Les entreprises recrutent sur les réseaux sociaux ( Linkedin, Viadéo, etc.) (90 %). Les autres vecteurs utilisés sont la mise en ligne des offres sur des sites dédiés (65 %). Il est intéressant de noter que 89 % des entreprises sont prêtes à recruter un profil n’ayant pas les années d’expérience requises, charge pour elles de les former aux compétences les plus pointues. Revers de la médaille, seuls 32 % des organisations sont disposées à augmenter par la suite le salaire prévu initialement ou à proposer.
Le déphasage entre les attentes des deux parties apparait très nettement dans l’enquête de FED IT. Côté candidats, le top 3 des souhaits lorsqu’ils ont deux offres d’embauche équivalentes sont dans l’ordre, la rémunération (73 %), la proximité géographique du poste (41 %) et enfin, le télétravail (31 %). Les projections des employeurs sur les attentes des candidats sont bien différentes puisqu’ils pensent que le télétravail est le premier souhait des postulants (84 %) suivi par les projets transverses (47 %) et la formation en interne (42 %). Pour favoriser l’envie de rester en poste, les candidats placent en tête l’évolution de la rémunération, l’ambiance au sein de l’entreprise et enfin, l’équilibre vie personnelle- vie privée.
Il reste encore beaucoup d’obstacles à comprendre et à lever pour rapprocher les candidats des recruteurs.