La dernière version de l’étude de KPMG et de Numeum dresse le bilan pour l’année 2022 et trace les perspectives de l’écosystème numérique pour les ESN et ICT. Cette enquête confirme la pénurie de talents et précise le rôle central du secteur numérique dans la réduction de l’empreinte environnementale.

Après la croissance des années précédentes, l’enquête Grand angle des ESN & ICT 2023, démontre une décélération du secteur du numérique au second trimestre 2023. La crise sanitaire du Covid, l’invasion de l’Ukraine qui a contribué à une inflation persistante, ont directement affecté la rentabilité des acteurs du numérique. Mais pour les ESN (services numériques) et ICT (technologies de l’information) ce contexte complexe et les avancées de l’IA générative constituent une source d’opportunités. Autre information issue de l’enquête, la cybersécurité s’installe dans le paysage comme un enjeu de premier plan et notamment, comme contrainte réglementaire.

Le trio des secteurs et services les plus dynamiques étaient les suivants en 2022 : le secteur financier (29 % en 2022 contre 26 % en 2021), l’énergie et l’industrie (19 % en 2022 et 13 % en 2021) et enfin le commerce et les biens de consommation, ce dernier secteur en net recul (21 % en 2021 contre 9 % seulement en 2022).

Pour les ESN, la gestion des talents est un volet majeur qui se décline autour de 3 axes majeurs : recrutement, fidélisation et formation. Les principaux thèmes abordés lors des actions de formation ont été, notamment, l’approfondissement technique (47 %) et la méthodologie de projet (26 %).

Deux tendances se sont dessinées en 2022. D’une part, un retour à des actions sur le terrain proches des jeunes diplômés (salons, forums, partenariats écoles, etc.). D’autre part, un recours aux indépendants, dont la proportion dans les effectifs des ESN et ICT a augmenté de près de 2 points en 2022 par rapport 2021. Les besoins de recrutement en 2023 concernent surtout les PME et TPE. L’augmentation moyenne de salaire accordée aux salariés dans les ESN en 2022 a été de 4 %.

Les initiatives RSE et les critères ESG prennent de plus en plus d’importance

L’engagement pour un écosystème responsable s’accélère et la prise de conscience du rôle des ESN et ICT dans la réduction de l’empreinte environnementale du numérique semble aujourd’hui bien établis. Deux résultats de l’étude confirment ces tendances. D’abord le rattachement des fonctions ESG (Environnement, Social et Gouvernance) à la direction générale pour 63 % des acteurs du numérique. Ensuite, la définition d’une vision ESG pour 61 % des acteurs, en hausse de 7 points depuis l’enquête précédente. Pour 37 % des entreprises du secteur, l’inscription dans les statuts des préoccupations sociales et environnementales a progressé de 18 points par rapport à 2021. Point saillant de l’étude dans ce domaine, 78 % des ESN et des ICT ont mis en place un suivi de leur empreinte carbone.

Côté candidats, la tendance de leurs préférences reste toujours orientée vers un équilibre entre flexibilité, technologie et impact écologique. Autant de défis à relever à court terme pour la direction générale et la DRH.