Une étude d'Alvarez & Marsall (A&M), en partenariat avec Retail Economics, indique que les consommateurs français prévoient de modifier durablement leur habitude d'achat face aux risques que représente pour eux le passage en magasin. De façon globale, en Europe, 41% des consommateurs se sont placés dans la catégorie « prudents ».

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à ce que l'économie mondiale se contracte fortement de 3 % en 2020 - bien pire que lors de la crise financière de 2008.

La zone euro devrait enregistrer une croissance nettement plus faible, avec une baisse de la production de 7,1 % en 2020, tandis que les économies avancées devraient subir une chute de 6,1 % avant de rebondir en 2021.

Cette pandémie et cette double crise sanitaire et économique a aussi un impact sur le comportement des consommateurs selon cette enquête réalisée auprès de 6 000 consommateurs dans six pays européens, dont la France.

Les consommateurs pensent que des changements structurels durables émergeront de cette crise. « Ces changements affecteront notre mode de vie, notre façon de travailler, de communiquer et de faire des achats. Cependant, les impacts seront ressentis de manière inégale dans le secteur, avec de grandes divergences selon l'âge, l'attitude face au risque et la région, entre autres facteurs », lit-on dans ce rapport.

Les consommateurs européens sont uniformément les plus préoccupés par la baisse de la valeur des actifs, l'affaiblissement de la sécurité de l'emploi et le niveau d'endettement des ménages.

Dans un « monde post-COVID », le secteur de la vente au détail sera très différent, quel que soit le pays ou la région. Les nuances de ces changements seront géographiquement spécifiques et complexes dans leur mise en œuvre.

Concernant l’hexagone, 32% des consommateurs français se disent aujourd'hui prêts à réduire la fréquence de leurs visites en magasin (leur priorité absolue étant la sécurité lorsqu’ils vont dans les rayons avant les produits et les prix), tandis que 26% d'entre eux sont prêts à augmenter la fréquence de leurs achats en ligne.

Une proportion très importante de consommateurs est désormais familière avec un nouveau canal d'achat. En France, 40% des consommateurs ont déclaré avoir acheté pour la première fois en ligne en raison de la crise du Covid-19.

Le changement sera progressif dans tous les pays d'Europe et se traduira par des ventes en ligne supplémentaires estimées à 13,6 milliards d'euros en 2020 en Europe, dont 3 milliards en France et 5 milliards au Royaume-Uni.

L'impact le plus important de l'accélération du passage à l'Internet se fera sentir dans le secteur de l'alimentation et de l'épicerie, car de nombreux consommateurs ont été contraints de s'engager dans un parcours client plus numérique pour recevoir des produits de première nécessité.

Selon l'étude, cinq thèmes doivent être étudiés par les retailers : identifier de nouveaux consommateurs cibles, tirer profit des changements de fond dans les comportements, exploiter les vides créés par la crise, adapter la finalité des magasins, modifier les chaînes d'approvisionnement.

La fusion des domaines physique et numérique (ainsi que l’omnicanalité) deviendra d'autant plus cruciale que les détaillants tirent parti de la technologie pour injecter une plus grande valeur dans les magasins.