Demandez à un DRH quelle est sa priorité ? Il vous répondra majoritairement le recrutement et la fidélisation des talents, en particulier dans le secteur technologique. Mais dans le même temps cette problématique est porteuse d'une incroyable ambiguïté…
La transformation digitale, les nouvelles technologies, l'innovation, l'accélération du business, la pression de la concurrence, l'agilité, tout milite pour que l'entreprise recrute des profils à haut potentiel, tout en fidélisant ses effectifs. Les entreprises sont engagées dans « la guerre des talents » !
Cela, 6 DRH sur 10 (58%) en sont conscients, et même 8 sur 10 (81%) dans le secteur IT. Dans ces conditions, les perspectives de recrutement en vue de renforcer les équipes se confirment, en France 40 % de RH y sont favorables. La France qui affiche, par opposition à nos confrères allemands par exemple, la volonté de fidéliser, de former, de déployer les équipes en place, alors qu'outre Rhin c'est le recrutement de profils à fort potentiel qui occupe le devant de la scène.
Des intentions, mais pas de moyens supplémentaires
IL y a une forte ambiguïté entre une stratégie reconnue et nécessaire, et la réalité quant aux moyens dont dispose la DRH pour la mener à bien. S'engager dans la gestion des talents nécessite des moyens, qu'ils soient matériels, méthodologiques ou humains. Seulement, 8 entreprises sur 10 n'ont pas augmenté les budgets alloués aux RH !
Les conséquences pour le service sont lourdes :
- 21 % seulement des entreprises ont augmenté le budget RH
- 70 % n'envisagent pas de modifier la taille de leurs équipement
- 12 % envisagent au contraire de la réduire
En conséquence, 44 % (!) des entreprises, soit près d'une sur deux, n'a pris aucune mesure spécifique pour répondre à cette priorité...
Se tourner vers les métiers
La question est de savoir si c'est la DRH qui adopte un profil bas, ou si c'est la direction générale qui ne considère pas de donner à sa DRH les moyens de la politique qu'elle approuve et dont elle reconnaît la nécessité ? Probablement un mix des deux, mais la réponse appartient à chaque entreprise. Un chose est sûre, en revanche, plus le DRH est proche de la DG (2 sur 3 y sont rattachés), et plus la problématique de la gestion des talents devient sensible.
Comment dans ces conditions résoudre l'équation complexe '+ fidéliser + recruter – ressources' ? La solution semble venir de l'adoption d'une stratégie de partenariat, et donc de répartition des charges entre le métier et les RH. A l'image de la DSI qui est condamnée à abandonner sa stratégie de forteresse et à s'ouvrir vers les métiers, la DRH s'est engagée sur la même voie, celle de devenir un partenaire et non plus un service.
Un rattachement qui a également le mérite de sensibiliser la DRH à son alignement avec les objectifs business de l'entreprise. Mais cela est une autre histoire.
Source : Cabinet Michael Page Image d'entête 79153139 @ iStock rafyfane