Le télétravail depuis l’étranger pose des problèmes de gestion pour les ressources humaines eu égard aux implications fiscales et sociales. La cohésion des équipes reste aussi un thème de réflexion.

SAP-Concur, acteur des logiciels de gestion des notes frais, a commandité à Coleman Parkes, une étude sur le télétravail portant sur 835 décideurs financiers et 1670 salariés au Benelux, Allemagne, Suisse, France, Italie, Danemark, Finlande et Suède, Espagne et Royaume-Uni. Les résultats montrent un décalage notable entre salariés et employeurs sur ce sujet. Ainsi, 72 % des salariés déclarent que le fait de travailler à l'étranger leur permet d’améliorer leur santé mentale et physique mais 59 % des responsables des RH (ressources humaines) sont préoccupés par leur devoir de diligence en ce qui concerne les implications pour la santé et la sécurité de leurs salariés. Près de deux tiers (70 %) des responsables financiers reconnaissent que le fait de permettre aux employés de travailler depuis l'étranger rend plus difficile le contrôle des dépenses au sein de leur entreprise.

Côté salariés, l’appétence pour le télétravail ne se dément pas, confirmé par de nombreuses études dont celle de SAP-Concur. Pour preuve, les 70 % des employés qui seraient prêts à accepter une réduction de salaire pour pouvoir télétravailler en permanence depuis l’étranger. Selon l’étude de SAP-Concur, 26 % des employés citent le télétravail à l’étranger comme un avantage clé du travail, mais derrière des avantages acquis comme l'assurance maladie (42 %) et les primes (28 %).

A noter, l’étude affirme qu’un salarié sur 10 % aurait sciemment travaillé à distance depuis un autre pays sans le dire à son employeur au cours des 12 derniers mois. L’enquête cite le chiffre de 6 jours en moyenne de télétravail sans déclaration auprès de la RH.

Côté employeur : des règles fiscales et sociales plutôt complexes à appliquer

Les avantages sociaux imposables ne sont qu'un aspect parmi d'autres que les entreprises doivent prendre en compte pour être en conformité. Plus précisément, la présence pérenne d’un salarié qui télétravaille à l’étranger peut faire courir à la société le risque de créer involontairement un établissement stable dans l’Etat concerné. Ce statut fiscal est caractérisé selon les critères établis par la convention fiscale conclue entre les Etats concernés. En bref, le télétravail à l’international reste complexe à gérer pour la direction financière.

Côté RH, 67 % des responsables pensent qu'ils devraient apporter des changements significatifs aux processus RH dont la paie et les avantages sociaux, au sein de l'entreprise pour rendre le "Work from Anywhere", réalisable. SAP-Concur cite les réponses de nombreux responsables RH (52 %) reconnaissant qu'ils s'appuient sur un trop grand nombre de processus et/ou de procédures manuels. Cette lourdeur administrative complique aussi la tâche des employés qui souhaitent "travailler depuis n'importe où". Sans surprises, l’étude met en avant ses outils de gestions des dépenses et notes de frais, appuyés sur l’IA, pour aider les équipes de la RH à accomplir leur tâche.

Concernant les dirigeants, noter que seul un dirigeant sur cinq (20 %) pense qu'aucun employé de son entreprise n'a jamais sciemment "travaillé de n'importe où" sans le dire. Preuve qu’ils connaissent bien cette thématique.