Une étude du cabinet Colombus Consulting sur l’audience digitale et les budgets en Marketing Digital des marques en France au 1er trimestre 2020 (15 secteurs, 200 sites web analysés) confirme l’intérêt pour le digital. Mais certains secteurs ont réduit leur budget. Navigation à vue durant les prochains mois...

Le constat est confirmé par de nombreuses études : à cause du confinement, les Français ont massivement intégré le digital dans leurs actes d’achat ou de distraction.

« La crise du Covid-19 a rendu le digital omniprésent. Pour les marques, il est devenu le seul moyen d’interagir avec les clients. De nombreuses initiatives ont vu le jour pour favoriser la vente via le digital et valoriser les acteurs locaux, mais les ruptures d’approvisionnement et les difficultés de livraison ont démontré que la réponse des entreprises devait être globale et pas simplement le basculement d’un canal à un autre. Face à l’ampleur de la crise, nous présentons dans cette étude un index digital visant à mieux comprendre la dynamique actuelle, afin d’aider les entreprises à rebondir dans les mois à venir », commente David Robin, directeur associé chez Colombus Consulting

Mais les résultats de l’enquête (reposant sur une mesure de plus de 15 secteurs et 200 sites Web sur le 1er trimestre 2020) de ce cabinet de conseil français sont contrastés.

L’audience digitale des secteurs analysés est en hausse de 15 %. Mais le budget consacré au Marketing Digital a connu une forte baisse de 9,6 %.

Logiquement, les secteurs ayant connu la plus forte augmentation de leur audience sont le Commerce alimentaire (+ 105 %) et les Institutions (+ 75 %) qui ont été fortement sollicités par les particuliers pour mieux comprendre les

instructions et directives du Covid-19 et du confinement. Mais également par les sociétés, à la recherche d’information sur les démarches de chômages partiels et de crédits exceptionnels.

L’étude a constaté une nette progression des budgets en mars (de 10 à 25 %) sur le commerce de détail, avec Leclerc Drive, Intermarché, et même la banque en ligne avec Boursorama.

À l’opposé, le secteur du Voyage & tourisme a connu un très gros trou d’air avec une audience en baisse de 45 %. Confinement oblige, les secteurs qui ont le plus investi sur la période sont celui des Médias (+ 55 %) et du Streaming & vidéo (+27 %).

Mais les médias français n’ont pas vraiment profité économiquement de cette manne, car les annonceurs ont largement annulé leurs campagnes, principale source de revenus du secteur.

Là aussi, le secteur du Voyage subit la plus forte baisse (- 52 %). Mais il n’est pas le seul. Les achats importants comme l’Automobile (-17 %), où certains acteurs comme Booking, Tripadvisor, Airbnb, Peugeot, ont fortement réduit leur budget.

D’autres secteurs ont également réduit la voilure : Commerce Lifestyle (-23 %), Annonces & comparateurs (-14 %), Jobs & recrutement (-13 %), Commerce high tech (-13%).

Enfin, le référencement est le canal le plus impacté par le confinement (-30 %). Globalement, les investissements reculent fortement, avec une baisse allant jusqu’à -58 % sur les secteurs les plus impactés (voyages et tourisme). Seuls les secteurs

d’activité ayant profité de la situation renforcent leurs investissements sur ce canal.

Cependant, les réseaux sociaux constituent un canal réactif ; ils permettent d’avoir un engagement sur des cibles bien précises. En outre, l’augmentation des audiences des réseaux sociaux en période de confinement a porté ce canal, et par conséquent des investissements en forte hausse (+13 %).

« Les annonceurs vont naviguer à vue quelque temps au moins, piloter tactiquement tout en tentant de se donner un cap en décryptant ces tendances. Le digital leur permettra de coller au marché, d’anticiper et de se faire une conviction sur la question qu’ouvre COVID 19 : sommes-nous les témoins d’un changement durable et profond de la société et de ses consommateurs ? », se demandent les analystes de Colombus.

Source: Colombus Consulting