Derrière l’annonce gouvernementale en janvier de la 25ème licorne française, la réalité est plus mitigée. Si près de 13.000 startups  on vu le jour en 2021, un record, 9 sur 10 de ces microentreprises ne passent pas le cap des 5 ans. Pour 60 à 75%  il s’agit d’un échec selon l’INSEE.

L’objectif de dynamiser l'économie de la France avec l’écosystème des startups en créant, notamment, des emplois directs et indirects est tout à fait pertinent. Une démarche corroborée par les chiffres du rapport publié en octobre 2021 par France Stratégie. Elles servent aussi de relais de croissance pour les grandes entreprises comme indiqué par ITSOCIAL.

Côté entreprises, 36 % des grandes sociétés estiment cependant que leurs investissements dans les start-up ont été des échecs, d'après une étude du BCG et RaiseLab. Il s’agit de fonds appelés « corporate venture capital » (CVC).

La stratégie de la licorne, fer de lance de l’entreprise innovante qui place la croissance avant la rentabilité à terme est battue en brèche par un collectif d’enseignants universitaires et dans le privé supérieur. Il s’agit pour eux de la meilleure façon d'aller vers l'échec. Une conclusion basée sur un échantillon représentatif  de près de 40 % des PME européennes. Concernant les levées de fonds par les startups, très médiatisées, celles qui créent de l’emploi ne constituent que 2,67 % de l'ensemble des postes créés par des startups.

Les 8 pièges à éviter lors du lancement d’une startup

Le cabinet conseil Exponens a publié une liste de conseils pour tenter de limiter les échecs qui sont aujourd’hui une véritable hécatombe, même s’ils font partie du lot commun à toute entreprise innovante.

Il s’agit d’abord d’identifier les forces et faiblesses, les envies des fondateurs et la structure organisationnelle. Les critères à retenir sont la motivation, les compétences, les engagements, le critère de succès et l’horizon de sortie

En second lieu, il s’agit de mesurer le besoin de financement et optimiser le recours au financement externe. L’autofinancement demeure la meilleure option. Le recours à des financements externes : investisseurs,  business angels, etc. vient après.

Le 3ème point porte sur la protection de la structure via un pacte d’actionnaires. Les entrées et sortes des actionnaires sont fréquentes. Un pacte formalisé permet d’éviter les blocages ou les obstacles liés à des divergences de vue et d’intérêt.

Ensuite, la présentation et la planification du projet sont essentiels, aussi bien pour les actionnaires et investisseurs qu’en interne. Le  modèle économique doit être clair et précis.

Le 5ème point a trait aux aides publiques. En France elles sont nombreuses, depuis les aides standards (CIR, CII, JEI) aux subventions diverses et avances remboursables. Cependant, il faut bien se renseigner et en connaitre les écueils. Là aussi, il faut une stratégie claire.

En 6ème lieu, le recrutement et la motivation par une rémunération adaptée doivent être mis en place. Il s’agit du « recrutement » hors salariat, autrement dit les indépendants et de l’actionnariat salarié avec ces 4 outils majeurs (BSA, stocks options, BSPCE, actions gratuites).

7ème point, la sécurisation de sa propriété intellectuelle sur un produit, une technologie ou un service uniques. Les mesures légales émargent au rang des brevets, de la marque commerciale, des accords de confidentialité, etc.

Enfin, les créateurs de startup  ne pensent pas souvent à structurer les processus (sociaux, fiscaux,…) dès le départ. Il s’agit de la gestion de flux financiers et logistiques importants (BtC), des principes comptables complexes (fintech, business avec abonnements et licences, etc.), du recours à des financements avec des reportings ou contrôles possibles.