Durant l’année précédente, l’écosystème des jeunes pousses de la Tech a affronté des vents contraires avec une croissance économique terne, le ralentissement du financement privé et la pression sur les prix. A la clé, des licenciements, faillites bancaires, baisse des valorisations et autres conséquences.

Au mois d’avril 2023 Numeum, le syndicat professionnel et lobby de l'industrie du numérique en France, constatait une forte chute du nombre d’emplois créés et une hausse des licenciements dans les startups de la tech. Le bilan de l’année écoulée est mitigé. Certes, 36.000 emplois ont été crées mais après un premier semestre très dynamique comme en 2022, le second semestre 2023 a montré un essoufflement marqué avec seulement 17 % d’emplois crées. Il conviendra par conséquent d’analyser au cours de 2024 l’évolution de cette dynamique. Le bilan 2023 des startups par Numeum, depuis les TPE jusqu’à la licorne est effectué par l’IA Motherbase qui identifie les indicateurs saillants via leurs interactions sur les réseaux sociaux avec les acteurs de l’innovation dans l’IT. Il s’agit des grandes entreprises, incubateurs, fonds d’investissement, etc.

Concernant l’échec des startups, une étude de 2021 de CB Insights et qui portait sur les défaillances de 110 startups, montraient qu’elles créaient des produits et services pour des marchés limités ou inexistants. Une évidence mais qui doit être rappelée aux impétrants.

L’île-de-France se taille la part du lion dans l’écosystème des startups

La carte ci-dessous montre sans surprise le rôle central de l’îIe-de-France dans l’économie hexagonale. Ainsi, on trouve près de la moitié des startups françaises en Île-de-France. Soit près de 7.900 entreprises sur les 16.800 identifiés dans Motherbase soit 47 % du total. La part de l’Île-de-France est plus importante encore pour le nombre d’emplois
(61 %) et les levées de fonds (73 %).



Le deuxième bassin régional qui réunit le plus grand nombre de jeunes pousses tech en France est la région Auvergne-Rhône Alpes avec plus de 2.200 startups.

Les secteurs de la Tech sont intimement liés aux activités historiques des régions

C’est un des points saillants du bilan de Numeum, les métropoles attirent la très grande majorité des startups en France. Près de 7 startups sur 10 de la Fintech (69 %) de l’assurance tech (66 %) ou du luxe (73 %) sont installées dans Paris. Dans le reste de l’hexagone, les secteurs économiques les plus porteurs dans les régions sont en symbiose avec les startups. Il s’agit de l'aéronautique dans la région Occitanie, de l’e-commerce dans la région Hauts-de-France ou encore de l’industrie dans la région Auvergne-Rhône Alpes. Un constat qui rappelle si nécessaire la collaboration indispensable entre les grandes entreprises, ETI et PME avec les startups pour développer les secteurs qui sont des locomotives économiques dans les régions. L’Occitanie, Pays de la Loire et Centre
Val-de-Loire sont les 3 Régions dont la proportion de startups Greentech (bâtiments et la ville durables, décarbonation de l’industrie, mobilités propres, etc.) est la plus élevée. En 2023, un emploi sur cinq dans la French Tech provient de ce secteur.

Côté emploi, l’Île-de-France a créé près de 6 emplois sur 10 dans les jeunes pousses de la tech en France en 2023. En comparaison, la région francilienne représentait 66 % du total national en 2022.

Comme en 2022, l’Auvergne-Rhône Alpes se classe deuxième du classement des régions avec plus de 2 000 postes créés en 2023. Mais avec seulement 8 % du total en France.

Plus que jamais, les investisseurs examinent la qualité et la complémentarité de l’équipe. En d’autres termes, les startups fondées exclusivement par des profils techniques ont des chances minimes d’êtres choisies par les apporteurs de capital.