Après le vote du 23 juin, et même si la séparation de la Grande-Bretagne et de l’Europe n’est pas encore engagée, l’effet Brexit pourrait commencer à se faire ressentir sur les startups. Mais au lieu de l’Europe, c’est vers les États-Unis que se tournent leurs regards !

C’est l’une des hypothèses que nous avions évoquées à la suite du vote du Brexit. Le vote majoritaire des Britanniques pour quitter l’Europe aura des effets sur les startups, mais nous nous interrogions, au profit de l’Europe avec des places comme Paris, Berlin ou Amsterdam, ou à celui de l’Amérique ? Sans surprise, c’est vers les États-Unis que les startups londoniennes semblent se tourner.

Londres marginalisée

Si on peut imaginer que le Brexit aura quelques effets positifs (mais discutables) sur l’économie britannique — comme de permettre de dévaluer la Livre afin d’offrir un coup de boost aux exportations, ou d’abaisser le coût de la vie à Londres —, le résultat économique sera plus globalement négatif, en marginalisant la Grande-Bretagne par la création d’une frontière avec l’Europe.

Cette marginalisation est, avec les difficultés attendues pour faire venir des talents, l’une des principales inquiétudes affichées par les startups, qui ont jusqu’à présent reçu un bon accueil à Londres. Certes, l’interrogation est latente, mais certaines d’entre elles se sont engagées dans la réflexion de l’emplacement où elles envisagent l’avenir.

Il ressort tout d’abord de ces premières réflexions la volonté de demeurer à Londres, mais de réduire la voilure. Les startups envisagent de conserver une représentation en Grande-Bretagne, mais se contenteraient d’un bureau. Elles déplaceraient donc l’essentiel de leurs activités, en particulier leur siège social, mais également la R&D, la communication, etc., vers une autre localisation. Mais ce n’est pas vers l’Europe, mais vers les États-Unis que se tourne leur attention.

L’attraction américaine et le Delaware flip

Sans surprise, c’est la Californie qui focalise leur attention. Mais leur regard se tourne également vers d’autres destinations américaines, Boston, Chicago, Denver, les villes dont l’histoire, l’architecture et la culture sont certainement les plus proches du modèle anglais.

Par ailleurs, les États-Unis disposent du ‘Delaware flip’, un dispositif qui permet à une société internationale de s’enregistrer comme une entreprise américaine. Ce processus permet également de faciliter une éventuelle IPO, une entrée en Bourse, qui est une des perspectives de sortie des fondateurs de startups.

Si l’idée de migrer vers les États-Unis fait son chemin parmi les startups britanniques, pour le moment la majorité d’entre elles jouent la montre, avec l’espoir d’un revirement et que le projet soit abandonné. Nombre d’entre elles, pour qui Brexit est une des plus grandes erreurs commises dans ce pays, militent pour un nouveau vote. Mais Theresa May, le nouveau Premier ministre britannique, a clairement indiqué qu’elle ira jusqu’au bout après la décision des électeurs de quitter l’Europe. Simplement, les conditions et les délais ne sont pas encore connus…

D’ici là, on commencera à compter les startups britanniques qui auront fait le choix de quitter la Grande-Bretagne, et de lever les voiles pour traverser l’Atlantique.

Image 78414671 @ iStock PrettyVectors