Le bitcoin, la monnaie virtuelle qui repose sur la technologie blockchain, séduit jusqu’à la pire engeance de l’humanité sur sa capacité à respecter l’anonymat. Mais des concurrents de bitcoin se créent sur la promesse d’une meilleure confidentialité...
Le succès des bitcoins est venu de la technologie blockchain qui permet d’enregistrer les transactions sur un registre public permanent, où l’identité de l’utilisateur est réduit à une simple chaine de nombres et de lettres. Cet anonymat garanti séduit les anarchistes et les trafiquants du monde entier. C’est ainsi que les cyber-pirates qui se cachent derrière les ransomwares demandent à ce que les rançons extorquées leurs soient payées en bitcoins.
Mais chaque système a ses failles. Sur bitcoin, l’anonymat est rendu possible par la transparence qui justifie de la validité de l’enregistrement des transactions. Le bitcoin est valide, mais son enregistrement permet à quiconque de voir toute son histoire et ainsi l'activité de chaque compte. Et éventuellement son côté sombre.
Le côté sombre...
Certes, les activités criminelles liées à bitcoin ne sont pas liées au système. Elles ne viennent pas de lui, mais des activités criminelles qui gangrènent le monde. Faut-il dans ces conditions condamner bitcoin et la technologie blockchain ? La rapidité avec laquelle le secteur de la finance s’empare de cette technologie vient tempérer cette vision. Et il le fait parce que blockchain est le seul moyen pour qu'une monnaie décentralisée puisse fonctionner, et donc à fortiori pour supporter des transactions sécurisées en dehors des réseaux bancaires traditionnels et sécurisés, mais aussi surveillés !
Le seul moyen ? La réponse n’est pas si simple, car d’autres systèmes existent. Et tous militent pour dénoncer l’anonymat insuffisant de bitcoin et de la blockchain. Ainsi en est-il de Monero, qui mêle plusieurs transactions ensemble afin qu'une source ne puisse pas être directement liée à une destination. Ou encore de Zcash, qui crée des transactions blindées où tout est caché sauf pour une chaîne de données qui confirme que la transaction est valide. Bitcoin prévoit d’ailleurs d'ajouter certaines de ces caractéristiques dans un avenir proche.
Tout le monde est en attente...
Les attentes sont fortes en ce domaine. Lorsque Zcash est devenu disponible il y a quelques jours, la demande était si forte que ses fondateurs sont devenus temporairement des milliardaires de papier. Quant à Monero, il est passé à la célébrité après qu’un marché populaire dans le dark web - la partie sombre de l'Internet où tout se vend, des armes aux outils de piratage – l’ait ajouté comme une option de paiement.
En fait, ne nous leurrons pas… tant que les marchés parallèles et les dérives existeront, le besoin de systèmes de transactions et de monnaies virtuelles qui permettront traiter des affaires dans un monde numérique sans avoir à demander la permission seront recherchés. Ces systèmes seront toujours faillibles, et le jeu du chat et de la souris continuera d’exister, entre cyber-criminels et cyber-policiers, entre les banques et les organismes de régulation.
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