Comment fonctionne la bockchain pilotée par l’IoT de Boeing dans le cycle de vie d’un avion, de ses pièces, et de sa maintenance ?
Dans notre article « La pseudo-réalité de la blockchain », nous avons évoqué nos doutes sur la blockchain, tout en montrant 5 exemples d’usages possibles du grand livre distribué qui peuvent se traduire par un succès.
Nous avons en particulier évoqué le projet mené par Boeing, accompagné du schéma suivant, qui a interpelé bon nombre d’entre vous. Nous avons donc décidé d’enquêter sur ce projet industriel innovant, qui combine la blockchain et l’IoT.
Le principe de ce projet porté par le géant de la construction aéronautique est de déployer une blockchain pilotée par l’IoT pour renforcer son écosystème en apportant plus de transparence et de confiance à la gestion des actifs, donc au suivi et à la maintenance du cycle de vie des pièces qui entrent dans la fabrication des avions Boeing.
Le cycle de vie des avions se déroule en 4 phases
- Concevoir et construire
- Gestion du cycle de vie du produit
- Planification des exigences de l'entreprise
- Gestion des opérations de fabrication
- Planifier et opérer
- Centre d'opérations aériennes
- Système de contrôle de vol
- Planification de vol
- Surveiller et maintenir
- Systèmes de maintenance des avions
- Planification des besoins en matériaux et composants
- Détruire
- Gestion de la démolition des avions
Avec des pièces par milliers, dont une majorité uniques qui ne sont associées qu’à un seul avion, le suivi de chaque composant se révèle être un véritable casse-tête (ce qui explique pourquoi la documentation d’un avion est toujours volumineuse). Qui perdure durant tout le cycle de vie de l’avion, dans la gestion optimisée des disponibilités (stocks), dans la fabrication, dans les tests, dans la maintenance, et éventuellement jusqu’à sa destruction.
La blockchain apporte la transparence et la confiance
La blockchain permet de réunir les informations provenant de chacun des composants. Et de rendre ces informations accessibles à chaque maillon de la vie de l’avion, depuis le fabricant, dans les processus de production, chez le propriétaire de l’appareil, dans les aéroports, pour les responsables de la maintenance, et même aux organismes gouvernementaux.
S’ajoute un processus de virtualisation de l’avion qui consiste à créer un jumeau numérique auquel sont associées toutes les pièces. Celui-ci conserve donc tous les détails des équipements, et sera associé aux outils d’analyse afin d’assurer une maintenance préventive.
L’IoT localise et collecte les informations
L’IoT pour sa part assure la collecte des informations liées aux défis de la logistique, à savoir où est une pièce, de la livraison au stockage pour la fabrication. Mais aussi dans l’usage de l’avion, avec sa position, ses performances en vol, son altitude (température, hygrométrie...).
Un Boeing 787 Dreamliner, avion long-courrier fabriqué depuis 2009 par Boeing et qui embarque environ 250 passagers, produit un demi teraoctets de données pour chaque vol, et réalise généralement 2 ou 3 vols par jour. Une flotte de 787 produit aisément 1 pétaoctets de données par semaine !
Analyse prédictive et préventive
Une fois les données collectées – en vol sur des systèmes embarqués ou au sol lors des contrôles ou de la maintenance -, des algorithmes convertissent ces données en logique de maintenance préventive. Avec la capacité de rétro-vision sur la chaine de production, de gestion alternative, de saisie d’opportunités, de transparence des opérations, au service de l’efficacité et de la sécurité, sur l’ensemble de l’écosystème. Et durant toute la durée de vie non seulement de l’avion, mais également de chacun des pièces qui le compose.
Et on l'imagine, l'IA (Intelligence Artificielle) ne doit pas être très loin non plus...
Sources : IBM InterConnect et Internet of Things World
Image d’entête 1026624530 @ iStock Anadmist