Des initiatives ESG aux objectifs précis et chiffrés
Dans son étude “Survey of Sustainability Reporting” réalisée en 2022, le cabinet KPMG avait révélé que 95 % des entreprises françaises analysées s’impliquaient dans le reporting en matière de problématiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et de développement durable. Pour 2023, ces problématiques ne seront plus placées au centre des initiatives générales des entreprises et les dirigeants se verront confier des objectifs budgétaires afin de rendre ces objectifs plus concrets. Par exemple, ils pourront être amenés à réduire une quantité fixée de leurs déchets d’équipements électroniques et électriques au lieu de formuler une simple promesse visant à réduire leursémissions de CO2.
Les organisations reçoivent un soutien unanime quant à leur souhait de donner la priorité à de tels programmes, car l’absence d’un programme ESG concret et solide mettrait les entreprises et les marques en grande difficulté. En outre, les collaborateurs souhaitent apporter leurs compétences à des structures engagées qui s’intéressent à la société et à l’environnement. Enfin, le CBI a démontré que deux investisseurs sur trois prennent les facteurs ESG en compte pendant leurs évaluations. On peut donc en conclure que tout type d’initiative orientée vers ces domaines jouera un rôle majeur au cours des prochains mois, tout comme les accusations de « greenwashing ». Ainsi, afin d’apporter davantage de poids à leurs déclarations, les acteurs les plus habiles du marché veilleront à détenir toutes les informations et les données nécessaires.
Devant la flambée des prix de l’énergie, le développement de datacenters durables connaîtra une nette accélération
Depuis de nombreuses années, le respect de l’environnement constitue une interrogation épineuse en matière de conception de datacenters. Toutefois, la crise énergétique et la montée en flèche des coûts ont contribué à accentuer l’impératif général d’efficacité. En sachant que les datacenters, gourmands en énergie, consomment 1 à 2 % de l’électricité au niveau mondial et que leur consommation devrait atteindre les 28 % d’ici à 2030 selon une étude commandée par la Commission européenne, il y a fort à parier que les répercussions de l’augmentation des prix seront colossales cette année.En outre, il est plus que jamais nécessaire de faire passer au premier plan la production d’électricité au moyen de sources renouvelables– aussi bien en matière de critère de sélection de sites dans le cadre de la construction de nouveaux datacenters que pour la restauration d’anciennes installations. De plus, toujours dans cette optique de réduction des coûts, il faudra également veiller à installer des systèmes de refroidissement moins voraces. En définitive, les années à venir verront émerger des solutions et des méthodes innovantes qui viseront à réutiliser la chaleur produite par les datacenters - qui pourra être transformée en source d’énergie renouvelable ou qui servira de source d’alimentation à d’autres projets novateurs.
Les espaces de travail connaîtront à nouveau des changements nécessaires pour mieux renforcer la productivité des entreprises
La productivité est incontestablement perçue comme un élément clé lors d’une situation instable. L’année à venir viendra confirmer cela et le mode de travail hybride pourrait bien figurer parmi les victimes collatérales. Même si le télétravail a fait office de bouée de sauvetage pour bon nombre d’entreprises pendant la crise de COVID-19, il n’est pas synonyme que d’avantages et a pour principal défaut de ralentir la prise de décisions. A contrario, travailler dans les locaux de son entreprise auprès de ses collègues favorise une rapidité de réponse aux questions encore inégalée(surtout lorsque l’on sait qu’envoyer un e-mail ou programmer un coup de téléphone peut prendre plusieurs jours !) et renforce de fait la productivité des équipes.Peu importe les conditions de travail, la capacité à innover plus rapidement que les entreprises concurrentes constitue un réel avantage. Ainsi, des échanges à retardement entre collaborateurs peuvent déboucher sur une prise de décisions trop lente, ce qui pourra jouer en défaveur de l’entreprise et nuire à son innovation. C’est pourquoi on s’attend à ce que de nombreuses entreprises mettent prochainement l’accent sur la présence obligatoire de leurs collaborateurs dans leurs locaux plusieurs jours par semaine – voire à temps complet –pour favoriser une rapidité d’innovation optimale. Cette tendance est déjà confirmée par une nouvelle étude du réseau social LinkedIn qui distingue une baisse significative du nombre d’offres d’emplois proposant du travail à distance.
Les fournisseurs de technologies faisant preuve d’une solide stratégie d’approvisionnement seront plébiscités par les entreprises
D’amères leçons ont pu être tirées au cours des deux dernières années concernant le manque de robustesse de chaînes logistiques proposées par certains fournisseurs, où les délais sont parfois passés de plusieurs mois à plusieurs années selon la situation rencontrée. Le degré de résilience de la chaîne logistique est ainsi devenu un critère incontournable pour les professionnels qui souhaitent acheter auprès d’autres entreprises, lesquelles adaptent leur pile technologique afin d’anticiper les potentielles défaillances et incertitudes à l’échelle mondiale. De fait, les organisations capables d’assurer leurs livraisons dans des délais acceptables seront privilégiées, et les fournisseurs dotés de capacités d’exploitation et de fabrication multisites sur plusieurs continents seront favorisés par les acheteurs. En conclusion, la chaîne logistique parfait devra se distinguer de ses concurrentes par sa réactivité, sa résilience et sa flexibilité encore inégalées.Par Hugues Heuzé, country manager France de Pure Storage