La consommation des services numériques en ligne et de la télévision par les Français durant le premier confinement a connu une augmentation significative. Ces usages ont perduré même après le premier déconfinement et le retour des beaux jours.
Le Pôle numérique commun à l’ARCEP et au CSA vient de publier son premier référentiel des usages du numérique. Issu de la convention signée le 2 mars 2020 entre l’Arcep et le CSA, le Pôle numérique a pour objectif « d’approfondir l’analyse technique et économique des marchés du numérique des deux régulateurs et de les accompagner dans la mise en place de leurs nouvelles missions de régulation dans le domaine du numérique. Il vise également à mettre à disposition du grand public des données de référence communes sur ces sujets ».
Les données partagées dans cette première édition du référentiel concernent une période singulière de l’histoire récente : le premier semestre de 2020. Sur les considérations générales, le référentiel souligne le développement toujours plus important de l’internet haut et très haut débit en France (30 millions d’abonnements internet fixe actifs fin juin 2020), alors que 88 % de la population française utilise internet, dont 78 % en fait un usage quotidien.
Les usages issus du premier confinement perdurent
L’augmentation de la pénétration d’internet et l’accroissement de la qualité de service ont contribué à l’intensification des usages nécessitant un accès au réseau. Ainsi, l’utilisation des réseaux sociaux, le suivi de l’actualité, les achats en ligne, la consommation de vidéos ou encore l’écoute de la musique en streaming ne cessent de progresser au sein de la population. En termes d’équipements pour accéder à ces différents services, le taux de pénétration des smartphones poursuit son augmentation (76 % des 11 ans et plus, soit plus 2 points en un an). Le téléviseur, qui demeure le 1er équipement des foyers devant l’ordinateur et les tablettes, continue d’aller vers plus de connectivité : 82 % des téléviseurs disposent d’une connexion à internet en 2020 (+ 3,7 points en un an) et leur usage se concentre essentiellement sur la consommation de vidéo.
Cette première publication s’est intéressée plus spécifiquement à la période du confinement de mars à mai 2020, période durant laquelle les usages, notamment audiovisuels, tant en direct que sous forme de vidéo à la demande, ont fortement augmenté. Les usages observés durant cette période exceptionnelle sortent renforcés et perdurent, dans une moindre mesure, à la suite du déconfinement de mai.
Ainsi, durant le premier confinement la consommation de contenus d’actualité et d’information a connu un pic de 111 %. Les Français ont multiplié les visites aux sites d’information, soit via le web ou des applications dédiées durant les quatre premières semaines de confinement.
Les angoisses de la pandémie et le confinement ont par ailleurs stimulé le visionnage de la télévision. Durant le confinement, la durée de visionnage de la télé a progressé de plus d’une heure par jour, 1 h 12 min plus exactement. Durant les six premières semaines du confinement (du 17 mars au 26 avril 2020), la durée d’écoute individuelle de la télévision (DEI) s’est élevée en moyenne à 4 h 41 quotidiennes, contre 3 h 29 un an auparavant. Selon le référentiel publié par l’ARCEP et le CSA, l’effet du confinement sur la durée de visualisation de la télévision perdure dans le temps. Malgré une légère chute lors du premier déconfinement, la durée demeure significativement plus élevée que l’année précédente, et en moyenne aussi élevée en juin qu’en février malgré l’arrivée des beaux jours.