Avant que les effets de l’interruption pandémique ne se soient fait sentir sur l’emploi, la raréfaction des profils technologiques était qualifiée de « skill gap » ou de pénurie de qualifications en français. Quelques mois après, la crise s’est aggravée avec la pandémie au point de pénaliser les entreprises. Dans une période de changements profonds touchant les modes de fonctionnement et l’organisation des entreprises, leurs capacités de transformation sont amoindries.
Udacity, la plateforme américaine de formation en ligne, vient de dévoiler les résultats de sa dernière étude sur la transformation des talents. Une étude réalisée en collaboration avec l’Institut Ipsos auprès de 2000 dirigeants et plus de 4000 collaborateurs en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne.
Le rapport fait état de retards dans les projets de transformation numérique des entreprises : 63 % des dirigeants français déclarent que le manque de collaborateurs qualifiés à un impact majeur ou modéré sur leur activité. Les autres pays européens ne sont pas mieux lotis. Les résultats sont comparables pour l’Allemagne (63 %), suivie de près par les États-Unis (57 %) et le Royaume-Uni (55 %).
Améliorer la rétention par la formation
Si les compétences Tech contribuent à la transformation numérique des entreprises, elles sont également indispensables pour le développement des innovations. Elles renforcent la satisfaction et le bien-être des collaborateurs et in fine participent à l’amélioration de la rétention. Aussi, les collaborateurs attendent des dirigeants d’entreprise qu’ils financent les initiatives de formation. La majorité des collaborateurs âgés de 18 à 49 ans considèrent que leurs employeurs devraient investir dans leur avenir professionnel en proposant des formations plus qualifiantes. En France, 50 % des personnes âgées de 18 à 29 ans nourrissent ces attentes.
Cependant, les dirigeants n’attribuent pas les mêmes vertus à la formation que leurs employés. L’écart est important lorsqu’il s’agit d’estimer l’efficacité des programmes de formation : 79 % des dirigeants jugent que les formations proposées sont efficaces. En revanche, seulement 37 % des collaborateurs se disent satisfaits par ces programmes.
« Les entreprises peinent à recruter des talents et se heurtent aux faibles taux de rétention, ces difficultés sont ainsi responsables de l’inachèvement d’initiatives numériques. De plus, le besoin de compétences numériques est exacerbé par le contexte actuel imposé par la crise sanitaire, où la transformation digitale représente un défi majeur pour les entreprises », explique le rapport.