Pour une majorité de managers, l’adoption du télétravail a été une expérience positive, même si la principale difficulté a été le maintien de la motivation des équipes. Près des deux tiers souhaitent rester sur un mode de travail hybride ou complètement en distanciel.

Gérer des équipes à distance est devenu un véritable défi pour les managers confrontés aux exigences d’une transition qui s’est faite dans l’urgence et à laquelle très peu d’entre eux étaient préparés. Comme dans toute situation d’urgence, il leur a fallu faire la transition et en même temps intégrer les nouvelles méthodes et solutions de management liées au travail en mode hybride. Communication, motivation, cohésion des équipes…, il a beaucoup été écrit sur les défis que représente la gestion, à la fois des travailleurs à distance et des personnes physiquement présentes sur le lieu de travail. Formés à la gestion dans un environnement présentiel conventionnel, les managers ont dans leur immense majorité appris “sur le tas”.

Une étude publiée par Livestorm et menée par Opinea s’est intéressée au retour d’expérience de ces managers, deux ans et demi après l’irruption pandémique. Le constat le plus criant est relatif aux modifications dans le management qu’ils ont constaté : 64 % déclarent que le télétravail a impacté leur façon de gérer leur équipe (19 % sont plutôt pas d’accord et 17 % pas du tout d’accord). Les managers séniors (46 à 55 ans) sont un peu moins nombreux à avoir ressenti le changement (53 %). On retrouve souvent cette distinction entre le ressenti des séniors et celui des plus jeunes. Dommage que l’étude ne se soit pas intéressée aux causes de cette disparité.

Apprendre sur le tas et relever les défis à la volée

Quant à la question de l’efficacité, les managers ne donnent pas de réponse claire, contrairement à bien des études qui ont démontré l’augmentation de la productivité en télétravail. Pour 42 % des répondants, le télétravail a rendu leurs collaborateurs plus efficaces, mais ils sont 58 % à affirmer le contraire, et 37 % à n’avoir pas constaté de changement. À l’autre bout du spectre, 21 % déclarent avoir constaté un impact négatif du télétravail sur la productivité de leurs collaborateurs. Là aussi, l’étude ne s’est pas intéressée aux causes de cette différence de perception.

Mis devant la nécessité d’assurer la continuité de l’activité, les managers ont dû apprendre sur le tas et relever les défis à la volée. Selon les répondants, le principal défi a été de maintenir la motivation des équipes pour 58 % d’entre eux. Moins expérimentés, les managers juniors ont déclaré à 71 % y avoir été confrontés. Le second défi a été le suivi des projets à distance pour 49 % des répondants, suivi par le maintien de la productivité (42 %), puis la perte du lien avec les collaborateurs (34 %).

Des difficultés à assurer la communication interne

À l’heure de la mobilité et de l’hyperconnectivité, ce ne sont pas moins de 48 % des répondants qui ont révélé avoir eu des difficultés à assurer la communication interne. Ceci est d’autant plus étonnant que cette communication peut passer par différents canaux allant du SMS au courriel en passant par les messageries professionnelles et le téléphone. De fait, les entreprises ont rapidement investi dans des outils de communication. Selon les répondants, 57 % se sont tournés vers les outils de communication, arrivent ensuite la définition d’objectifs clairs et précis (49 %), puis l’organisation plus fréquente de réunions d’équipe (42 %).  

En définitive, même si elle a été un défi difficile pour la majorité d’entre eux, l’expérience du télétravail a eu l’effet d’un stress test globalisé et enrichit l’expérience des managers. Ils font plus confiance dans leurs équipes, délèguent plus facilement et ont même trouvé plus de temps pour gérer d’autres tâches. Plus de la moitié d’entre eux (53 %) assure avoir donné plus d’autonomie à ses collaborateurs nonobstant leurs profils. Ils sont 43 % à avoir accordé leur confiance à leurs collaborateurs, et 31 % déclarent déléguer plus de tâches. Dans l’ensemble, l’expérience du travail en mode hybride est jugée positive, car 58 % des managers préfèrent rester sur un modèle de travail hybride ou complètement en distanciel.