BMW, General Motors, Ford et Renault ont créé le consortium MOBI (Mobility Open Blockchain Initiative) afin d’explorer les usages de la blockchain open source dans les domaines technologiques des industries de l’automobile et de la mobilité.
Quatre géants de l’automobile, BMW, General Motors, Ford et Renault - ces 4 groupes représentent une part de marché de la production mondiale d’automobiles d’environ 70 % – rejoints par les équipementiers Bosch et ZF, les groupes industriels Consensys et Hyperledger, ainsi qu’IBM et Accenture, la fondation allemande IOTA leader de la technologie DLT (Distributed Ledger Technology), et Aioi Nissay Dowa Insurance Services, ont créé le consortium MOBI (Mobility Open Blockchain Initiative), qui sera dirigé par Chris Ballinger, un vétéran de l’industrie automobile et ancien directeur du Toyota Research Institute.
L’objectif du consortium est d’explorer les cas d’usages de la technologie blockchain dans les écosystèmes peer-to-peer et les services de mobilité pour les véhicules. Il est également d’élaborer des normes communes sur ces usages et sur les API (Application Programming Interfaces). D'accompagner le développement des services de véhicules autonomes. Et de favoriser un écosystème sur la sécurité et la souveraineté des données de conduite, et le stockage de l'identité des véhicules, pour les entreprises et les consommateurs.
Si rien n’a filtré sur les ‘cas d’utilisation’ de la blockchain envisagés, cinq domaines pourraient en bénéficier rapidement :
1La facturation à l’usage
La blockchain pourrait s’imposer en support des futurs modèles de consommation de l’automobile, où l’on retrouve la tarification à l’usage proche de ce que nous pratiquons avec le Cloud et le SaaS. Soit une tarification de la mobilité basée sur l'utilisation des véhicules, l'assurance, l'énergie, la congestion, la pollution, les infrastructures, etc.
2La chaine d’approvisionnement
C’est l’un des axes principaux, mais méconnu, d’entente entre les constructeurs automobiles, la consolidation de leurs chaînes et logistique d’approvisionnement. La blockchain pourrait potentiellement accompagner et sécuriser la gestion de la relation avec les fournisseurs (plusieurs milliers pour l’ensemble des constructeurs), et la logistique sur les commandes, les véhicules, les pièces détachées, etc.
3La communication du véhicule vers… tout (V2E)
C’est le V2E, la communication ‘Vehicle-to-Everything’. Avec la double explosion des véhicules connectés (encore anecdotiques parmi les véhicules qui circulent aujourd’hui) et de la connectivité des infrastructures urbaines (prometteuse mais encore en phase d’expérimentation), la transmission d’informations sur les flux de trafic et les accidents afin de les contourner, l’état du stationnement, les transports en commun, etc., deviendra courante. Mais c’est une source de risques importants car ces technologies sont encore très mal sécurisées. Ce que la blockchain devrait compenser.
4La transmission des informations d’utilisation des véhicules
Il est très difficile actuellement, voire impossible, de disposer des dossiers d'utilisation, de diagnostic et de maintenance des véhicules. Ces informations concernent pourtant les assureurs, les constructeurs automobiles, les concessionnaires et les propriétaires de voitures. La blockchain pourrait potentiellement se substituer à ces processus déficients ou inexistants afin de transférer ces données entre les parties, et cela de manière sécurisée, rapide et efficace.
En retour, la blockchain pourrait permettre aux constructeurs automobiles d'améliorer les systèmes de leurs voitures, fournir aux assureurs de meilleures données pour alimenter leurs modèles de tarification, aider les concessionnaires à améliorer leurs pratiques de réparation, gérer des transactions de covoiturage et d'auto-partage.
5Le marché de la donnée automobile
Les véhicules autonomes, le commerce des écosystèmes de mobilité, l'historique et le suivi des données des véhicules, l’auto-partage, tous ces domaines et plus encore avec l’incroyable potentiel lié à l’exploitation des données d’usage des véhicules et des conducteurs, devraient aboutir à une nouvelle économie des données automobiles qui devra sécuriser les transactions et les transferts...
Si la technologie blockchain, au très fort potentiel, n’en est qu’à ses débuts, la création du consortium MOBI dans l’automobile marque l’intérêt que l’industrie lui porte au-delà des crypto-monnaies. D’autres constructeurs automobiles et membres de leur écosystème, ainsi que des acteurs de l’informatique et de la mobilité pourraient bien rejoindre le consortium.
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