Automatisation et efficacité. Un sujet clé en entreprise. Mais jusqu’où pourrons nous pousser ce phénomène dans nos industries ? Que devient l’être humain dans cette équation ?

Les machines tendent-elles à remplacer l’être humain ?  Ce questionnement ne date pas d’hier. Il a débuté déjà lors de l’invention… de la roue au 4ème siècle av J.C. Or, aujourd’hui, la technologie permet non seulement de reproduire l’effort physique mais aussi l’intellect humain. Bien que l’automatisation ait permis d’énormes prouesses en termes d’efficacité, elle n’est pas encore arrivée au stade de pouvoir se substituer à l’intelligence de l’être humain. L’intuition, l’émotion, et la sensibilité restent des atouts cruciaux et propres à l’être humain et les machines restent dans une dynamique de logique et de précision. La prochaine étape évolutive sera sans aucun doute un mélange doux et équilibré qui mêle les deux.

L’IA et l’humain, le combo gagnant

Pendant la pandémie, les entreprises ont pour la plupart entamé, voire accéléré, ce processus d’automatisation pour réduire leurs coûts et limiter les risques. La première étape pour mener à bien cette transition vers une main d’œuvre hybride est de réduire le déficit de compétences Une récente étude menée par Deloitte révèle que 68 % des cadres ont fait état d'un déficit de compétences modéré à extrême, et 27 % d'un déficit extrême ou majeur. Concrètement, cela signifie qu’il existe aujourd’hui un véritable changement de la demande de travail, qui s’oriente davantage vers des compétences technologiques, sociales, émotionnelles - soit des compétences cognitives.

L’automatisation et les collaborateurs

Alors que la plupart des entreprises européennes chercheront à combler cet écart grâce à la reconversion professionnelle, les entreprises américaines, elles, auront tendance à embaucher de nouveaux collaborateurs. Une approche en quatre volets -reconversion, redéploiement, embauche et sous-traitance -peut permettre de remédier à cette problématique.

La reconversion du collaborateur et le développement de ses compétences sont clés pour construire l’avenir de la main d’œuvre. Les entreprises se doivent donc d’investir massivement pour permettre à leurs collaborateurs de tirer parti des nouvelles technologies et de pouvoir agir sur les marchés plus niches du numérique et plus demandeurs. Le redéploiement n’est que la suite logique de la reconversion. Une fois celle-ci effectuée, il sera nécessaire d’assigner à ces thèmes les employés dont les compétences sont désormais adéquates. Cependant, réassigner ces employés à de nouvelles tâches ne signifie pas forcément qu’ils abandonnent entièrement leurs anciens sujets. Afin d’éviter que les collaborateurs ne se retrouvent surchargés, il devient nécessaire recruter afin de permettre une répartition bien plus équilibrée et supportable pour tous les employés.

L’humain au cœur de la stratégie

Les récits populistes s'orientent vers un avenir dystopique de pertes et suppressions d'emplois. En revanche, près de 97 millions de nouveaux emplois ont été créés grâce à l'adoption à grande échelle de l'automatisation et de l'IA, tandis que quelque 85 millions de postes seront déplacés d'ici 2025 en raison de la division du travail entre l'homme et la machine. La première étape consistera donc à améliorer de manière proactive les compétences de la main-d'œuvre pour combler le déficit de compétences numériques.

La clé pour les entreprises ? Préserver leur potentiel humain, qui est aujourd’hui au centre de leurs préoccupations, et trouver des solutions pour le revaloriser et le réorienter. La collaboration entre les humains et les machines doit être conçue minutieusement pour exploiter l'énorme potentiel de l'intelligence humaine, combinée à l'agilité des machines.

Par Balakrishna D. R, Senior Vice President – Practice head AI and Automation and ECS chez Infosys