L’année qui vient de s’écouler restera pour chacun d’entre nous un tournant dans notre perception de l’organisation du travail. Les entreprises, qui étaient réticentes à laisser leurs employés télétravailler, se sont converties en masse au travail à distance. Elles n’ont pas non plus renâclé pour équiper ces télétravailleurs d’outils de communication flexibles.

En effet, déployer les services de communications unifiées est devenu une nécessité, aussi bien pour la productivité que pour les résiliences futures de l’entreprise. Car, dans un environnement incertain, cette situation professionnelle devrait perdurer, avec une approche mixant distanciel et présentiel. Un mode de travail hybride qui permet aux collaborateurs de garder les avantages du home office (équilibre familial, réduction de l’empreinte environnementale) et ceux du travail sur site (conserver un lien social et l’identification avec les objectifs de l’entreprise).

Avec plus de 200 % de croissance du marché en 2020, les ténors ont tous connu des ruptures de stock face à l’afflux de la demande. Parmi les équipements qui ont connu un essor considérable, les solutions de visioconférence, les Speaker phones portatifs, les Caméras IP et les micro-casques filaires & sans-fil ont tenu les premières places du palmarès des ventes.

Où sont passés les téléphones fixes dans tout cela ?

Lorsque le temps s’accélère et que les événements se précipitent, il y a souvent des victimes invisibles dans la cohue du moment. L’antique téléphone fixe est-il condamné à disparaître ? Que vont devenir ces appareils qui sont sur tous les bureaux depuis plus de cinquante ans ? La pandémie en a-t-elle sonné le glas ? Ce fidèle témoin de nos humeurs, dans lequel nous nous sommes tous épanchés, chuchoté et parfois hurlé, et qui malgré tous les raccrochages énergiques ou énervés, a su rester fidèle à sa mission et pleinement fonctionnel va-t-il disparaître ?

Mais avant de formuler une quelconque sentence, revenons sur une étude de Cavell Group dédiée à la téléphonie d’entreprise. Elle servira de fil conducteur à notre démonstration. En 2014, la téléphonie sur site représentait 99 % des installations. Cinq ans plus tard, en 2019, seulement 15 % du parc des systèmes de communications téléphoniques étaient en mode hébergé. La crise a accéléré le mouvement, pour autant il reste encore 80 % du marché à équiper. C’est un marché gigantesque qui s’offre aux intégrateurs. En France, plusieurs centaines de spécialistes en communications unifiées vont pouvoir bénéficier de cette croissance pendant plusieurs années.

Un marché en croissance soutenue

En ce qui concerne les déploiements des postes fixes, en 2009 plus de 9,9 collaborateurs sur 10 étaient dotés d’un téléphone sur leur bureau, en 2019 ce chiffre est de 8 sur 10. Donc, la tendance globale est bien à la diminution du nombre de téléphones fixes (IP & analogiques ou numériques). Dans le détail, sur le nombre global de postes téléphoniques, on compte 75 % d’analogiques ou numériques pour à peine 25 % de téléphones IP.

La croissance pour ces équipements de dernières générations est toujours dynamique puisqu’elle est de 15 % par an. Dans cette étude, il est aussi intéressant de noter que 6 utilisateurs sur 10 sont attachés à leur téléphone fixe. Cet attachement concerne en majorité les personnes de plus de 40 ans, qui représentent tout de même 65 % de la population active. L’âge effectif de départ en retraite en France étant de 62,8 ans (source CNAV), cette population est encore en entreprise pour de longues années. On notera que les projections de croissance sur ce marché des terminaux fixes IP sont à 2 chiffres jusqu’en 2029.

Le Roi est mort, vive le Roi

Il n’y a pas besoin d’être un grand initié pour constater que même si les téléphones fixes (analogique et numérique) vont disparaître, l’appareil en lui-même continuera de trôner sur les bureaux. C’est seulement la technologie qui changera. Malgré la multitude de moyens de communication concurrents (smartphone, messageries en tous genres, courriel…), le téléphone fixe est là pour encore très longtemps. Et cela pour plusieurs raisons :

  • Le marché des communications unifiées a le vent en poupe
  • Le parc de postes analogiques et numériques à remplacer est gigantesque
  • La majorité des utilisateurs sont attachés à leurs postes fixes
  • Le TCO est très faible en comparaison d’un casque sans fil

Par Grégory Rogé, Channel Director Snom France