La crise sanitaire a rebattu les cartes de la notion de travail et de son organisation au sein de l’entreprise. Selon une étude réalisée par l’entreprise Nexthink, pour 38% des personnes interrogées, le travail hybride complique les problèmes technologiques par rapport à un environnement de travail classique. Les pannes sont souvent liées à des problèmes de logiciel, d'internet et dans une moindre mesure des bugs liés au matériel. Selon l'université de Californie, on peut mettre jusqu'à 25 minutes à retrouver la concentration après une interruption. 

Avec la fin progressive de la crise du COVID, un constat est en train de s’imposer dans les DSI : le télétravail n’était que l’arbre qui cachait la forêt de l’ultra-mobilité. En effet, le “travail en éloignement”, s’ancre désormais dans la culture professionnelle et dépasse largement les frontières du binôme “bureau - domicile” pour se pratiquer … partout.

Les nouvelles frontières de la mobilité

C’est un fait : s’installer durablement dans les locaux d’un client ou d’un partenaire, poursuivre ses missions parisiennes depuis l’étranger ou une maison en province, partager ses journées entre un co-working et le siège social sont devenus des comportements habituels.

Ainsi, cette nouvelle “hyper-mobilité” redéfinit le travailleur nomade d’avant la crise sanitaire et il ne suffit plus d’une connexion permettant d’accéder à ses mails et à quelques fichiers partagés pour être efficace.

En effet, le travailleur hyper mobile a besoin désormais :

  • D’accéder à tous les logiciels de l’entreprise (même on premise (serveur local)) à partir de n’importe quel site.
  • De disposer des ressources hardware nécessaires à leur bonne exécution.
  • D’offrir aux utilisateurs les mêmes temps de réponse sans latence à distance.
  • De garder le même niveau de sécurité dans tous les contextes.

Actuellement, seuls certains grands groupes sont capables de répondre correctement à l’ensemble de ces enjeux. Ils disposent de l’expertise et des moyens nécessaires pour déployer des infrastructures de type VDI et VPN et immobiliser des parcs de terminaux.

En revanche, la plupart des organisations doivent transiger avec des infrastructures peu adaptées. Ils sont donc confrontés à des pertes de productivité ou, pire, des risques de sécurité.

Des investissements pharaoniques ?

Ainsi, l’Institut Sapiens dans sa note de mars 2021 retenait trois mesures d’accompagnement indispensables pour un mobilité efficace :

  • Équiper massivement les salariés avec “des équipements de qualité, équipés avec les logiciels de protection et opérationnels nécessaires” pour répondre à la disparité des parcs individuels.
  • “Renforcer les systèmes de protection contre les attaques informatiques dans toutes les entreprises “ notamment pour répondre aux défis soulevés par la DGSI : Vol de données par des applications tierces, utilisation de logiciels non prévus par l’entreprise et usurpation d’identité.
  • “Accélérer la montée en charge du plan Très Haut Débit, en inversant la logique de couverture qui prévaut.” qui fait que le recours au télétravail est presque 4 fois supérieur en Île-de-France qu’en Normandie par exemple.

Autant dire, mobiliser des milliers d’euros par collaborateurs et attendre 5 ans pour disposer d’un outil adapté et subir entre temps des pertes d’efficacité et d’attractivité.

La virtualisation, l’allié parfait de l’hyper-mobilité

Une autre voie, plus rapide et moins coûteuse est possible pour atteindre l’hyper-mobilité des collaborateurs : la virtualisation du poste de travail.

En effet, grâce au Cloud PC, il est facile de bénéficier d’un environnement de travail toujours à jour, évolutif et accessible même sur des postes anciens ou de faible capacité et sans aucune infrastructure.

La question du débit est aussi moins critique avec un poste virtuel. Désormais, les bonnes solutions d’ordinateurs à distance offrent des performances correctes avec un débit de 3 mégabits / seconde et de la haute définition (2K) dès 6 mégabits / seconde. Ainsi, il est possible d’intervenir à distance sur un fichier de plusieurs téraoctets avec une simple connexion ADSL ou 4G.

Enfin côté administration, gérer chaque terminal utilisateur à distance se révèle bien plus  simple qu’un poste physique local grâce aux fonctionnalités de templating ou de gestion des droits par exemple. Surtout, la sécurisation des postes est industrialisable et totalement indépendante du terminal de réception. Pour caricaturer, on peut donc sans risque se connecter à l’ERP de la société depuis un cybercafé sans la moindre inquiétude.

Il ne s’agit pas là d’avantages mineurs mais d’un vrai changement de paradigme dans la gestion de la mobilité des collaborateurs. Schématiquement, un poste virtualisé est à un PC physique ce que Dropbox (ou le drive) sont à une clé USB : une révolution.

A mesure que le poste de travail virtualisé entre dans les mœurs, ses immenses avantages deviennent évidents. L’enjeu pour les fournisseurs de solution de DaaS ou de Cloud PC est désormais de lever les barrières à l’adoption notamment en termes de confort utilisateur, de simplicité de mise en œuvre et de lisibilité tarifaire. C’est sans doute un des grands défis de la période qui s’ouvre.

Par Loïc Poujol, Directeur associé chez Weytop