Malgré un contexte économique incertain, la transformation numérique reste plus que jamais une priorité pour la majorité des entreprises françaises. En effet, selon les résultats d’une étude Numeum conduite en mai 2022, plus de la moitié des DSI interrogés (51%) déclarent que leur budget IT sera en hausse en 2022. Les chiffres de croissance du secteur pour l’année en cours ont même été revus à la hausse :tandis qu’en décembre, elle était estimée à +7,1%, les projections prévoient désormais une hausse 7,4% pour 2022. Cependant, se lancer dans une transformation digitale n’est pas une mince affaire et comporte son lot de défis et d’opportunités, sans oublier le temps que cela implique. Zoom sur 5 ingrédients clés pour une transition numérique saine et efficace.

Trouver l’équilibre entre digitalisation de la relation client et modernisation des systèmes hérités

L'un des principaux paramètres à évaluer en priorité est la vitesse à laquelle la transition vers ces nouveaux modèles et systèmes est réalisable. Le premier réflexe est bien souvent de transformer la relation client, pour s’assurer une plus-value immédiate et préserver les investissements.

Toutefois, si cela permet d’obtenir des résultats concrets et rapides, le système hérité risque de constituer un frein, même lorsque l’on dispose d’une solide équipe informatique. C’est pourquoi les entreprises doivent se donner le temps de faire cette transition dans le bon ordre et à un rythme raisonnable. Sachant que cela peut prendre quelques mois, voire quelques années ; une transformation digitale réussie requiert donc de la patience.

Maintenir une qualité de service et une performance optimales lors de la transition

Les entreprises qui envisagent de digitaliser leurs activités doivent tenir compte de la complexité que peut entrainer tout changement de système, notamment en matière de service client et de performance produit.

Il est en effet courant de recourir à des services hybrides, associant différents fournisseurs cloud ou SaaS, mais aussi des intégrateurs systèmes externes et des équipes internes. Face à cette multiplication d’outils, les équipes doivent donc réfléchir en premier lieu aux utilisateurs qui seront les plus concernés par les nouveaux processus issus de cette transition. Il peut s’agir de profils aussi variés que les clients, les employés, les partenaires ou encore les revendeurs. Une fois ces groupes clairement identifiés, il est possible d’étudier les offres de chaque fournisseur, ainsi que leur capacité à répondre aux attentes précises de chacune de ces cibles.

Communiquer clairement sur les objectifs commerciaux de l’entreprise est alors fondamental. Au-delà de l’attractivité de l’offre en elle-même, le principal défi est de faire en sorte que le choix de la solution soit orienté « utilisateur ».Il est pour cela essentiel de comprendre pour qui, et surtout avec qui, chacun travaille, afin de choisir le meilleur moyen de faciliter la collaboration et de construire une relation durable avec le prestataire le plus approprié. Il est par ailleurs primordial de définir des indicateurs de performance qui permettront de suivre la mise en œuvre de cette transition, d’en mesurer les résultats et de construire un dialogue constructif autour de l’évolution de l’entreprise dans son ensemble. Comprendre, dans les détails, le fonctionnement de son écosystème est en effet la clé pour inscrire la relation client, employé et partenaire dans une logique d’amélioration continue.

Composer avec l’héritage des acquisitions passées

Au moment de se lancer dans sa transformation digitale, une entreprise peut se retrouver face à une myriade de systèmes complexes, hérités au fil des années, issus de différentes acquisitions. Dans ce cas, il est préférable de se concentrer sur des objectifs à court terme : où en sera la structure dans deux, cinq ans ? Si l’organisation a acquis de nombreuses sociétés, il est alors judicieux dese séparer des activités qui ne correspondent plus à son cœur de métier.

Une fois les objectifs de l’entreprise clairement définis, il est possible d'établir de meilleures projections pour ses activités stratégiques : les compétences nécessaires à l’organisation dans les trois à cinq prochaines années, les outils qui fonctionnent bien pour le moment, ceux à renouveler à moyen long terme, les doublons ou encore les outils obsolètes.

Analyser les retours sur investissement (ROI)permet d’optimiser l’écosystème de l’entreprise pour aujourd’hui et pour demain. À terme, l’architecture globale doit répondre aux besoins internes et externes de l’entreprise en matière de technologie, et permet par ailleurs de sécuriser les investissements futurs. 

Anticiper les scissions et cessions complexes

Bon nombre d’entreprises doivent procéder à des scissions, ou cessions, d’autant plus lorsqu’il y a une volonté d’évoluer vers davantage de digital. Une compréhension claire de qui détient quoi, de la manière dont les entreprises seront divisées et de la répartition des lignes produits et des flux de revenus est donc indispensable.

Une fois les risques identifiés, il est temps de déterminer le champ d’action des différents systèmes. Si certaines transitions s’avèrent faciles, d’autres intègrent des produits ou des systèmes interdépendants, ce qui implique de réfléchir sérieusement à leur répartition entre les différentes entreprises sur le long terme. Une attention particulière doit également être portée à la mise en place de contrats de services transitoires, afin que les différentes entités puissent continuer de fonctionner et de faire affaire pendant cette période. La clé est d’observer un rythme qui permet à chaque entreprise de continuer à prospérer dans cette nouvelle configuration.

Favoriser l’évolutivité des systèmes et des flux financiers

Le e-commerce est aujourd’hui une réalité pour un grand nombre d’entreprises. Cela implique une codification claire des attributs de chaque produit - contraintes commerciales, gammes de prix, accords clients, modules de tarification, barèmes de remises -et les conséquences sur le prix de vente. À mesure que l’entreprise se modernise, il est important d’incorporer ces fonctionnalités à la base des systèmes, plutôt que de laisser les équipes les gérer manuellement.

Comprendre comment faire évoluer les systèmes ainsi que les flux financiers permet par ailleurs de déterminer si l’entreprise est en mesure d’évoluer aujourd’hui et à l’avenir, et si elle doit faire appel à des technologies spécifiques pour renforcer ses principaux systèmes ERP et CRM.

En résumé, le chemin de la transformation digitale peut être long, mais une planification anticipée, couplée à une bonne dose de patience, sont la clé d’un succès sur le long terme.

Par Ash Finnegan, Responsable de la transformation digitale chez Conga