L’adoption de Windows 10 par les entreprises s’est accélérée ces derniers mois. Pourquoi un tel engouement – relatif – si précipité pour l’OS de Microsoft ?
Moins d’un an après son lancement, 38 % des entreprises ont adopté Windows 10 en juillet, et 68 % d’entre elles envisagent de migrer leur parc d’ici à 12 mois. Si la progression de l’adoption est régulière pour un OS de Microsoft, qui rappelons-le est présent sur plus de 90 % des PC, le rythme s’est accéléré au cours des derniers mois. De 11 % en octobre 2015, il est passé à 18 % en février, pour atteindre 38 % en juillet.
Des chiffres à relativiser
Il faut tout d’abord relativiser ces chiffres. L’étude menée par Spiceworks considère l’acquisition même d’un seul PC sous Windows 10 (sur des milliers utilisés en parc) comme une migration ! De même, cette adoption est encore en mode test, pour 42 % des entreprises considérées comme ayant migré. Une tendance réelle à la mise en place de pilotes que confirme le Gartner.
Relativisons également sur le futur des migrations. Il est plus fort sur les parcs de PC portables, dont nous citons le chiffre de 68 %, que sur les PC Desktop (de bureau) avec 63 %. Le cycle de vie d’un portable est plus rapide que celui d’un desktop, la migration est donc plus logique.
Pourquoi migrer ?
Qu’est-ce qui motive la migration des parcs de PC vers Windows ?
- 66 % — Mise à jour gratuite
- 49 % — Performance ou stabilité confirmées
- 48 % — Fin de vie du produit ou du support
- 43 % — Nouvelles fonctionnalités
- 36 % — Nouveaux équipements (écran tactile, détachable, etc.)
- 21 % — Attentes en matière de sécurité
- 14 % — Demande des utilisateurs
- 10 % — Compatibilité logicielle
Ces chiffres démontrent tout d’abord que le parc de PC est vieillissant. Une marche a minima dans le cycle de vie des PC a été volontairement ratée, pour réduire les coûts et affronter la crise. Mais maintenant les entreprises sont les pieds au mur et vont devoir y passer.
La première motivation, cependant, c’est la gratuité de la mise à jour. Or, celle-ci arrive à expiration ! Autre sujet d’interrogation, la satisfaction des utilisateurs de Windows 10 est encore loin d’être optimum. L’abandon du très apprécié Windows XP a été long, il est aujourd’hui remplacé dans le cœur des utilisateurs par Windows 7, qui affiche un taux de satisfaction de 69 %. Microsoft a également commis quelques erreurs d’ergonomie qui n’ont pas milité pour les versions qui ont suivi. L’éditeur l’a compris, qui a par exemple réintégré le bouton du menu Démarrer. Le taux de satisfaction de W10 ne serait encore que de 17 %.
Des fonctionnalités attendues
Spicewrok s’est intéressé aux fonctionnalités qui poussent les organisations à adopter Windows 10 :
- 63 % — Le retour du menu Démarrer
- 60 % — Sécurité améliorée
- 38 % — Cycle de mise à jour plus rapide
- 32 % — Meilleure intégration aux services cloud (OneDrive)
- 23 % — Support de multiples modèles de PC
- 23 % — Interface optimisée pour le tactile
- 22 % — Recherche Windows améliorée
- 16 % — Meilleure intégration à Azure Active Directory
Notons que les applications universelles (PC et mobile), le navigateur Edge, les services cloud (OneDrive), la customisation business des applications, la reconnaissance vocale sur PC (Cortana), et la reconnaissance faciale (Hello) n’obtiennent pas un très au niveau de satisfaction de la part des utilisateurs.
Des freins
L’étude évoque également les freins à l’adoption de Windows 10 :
- 56 % — Problématiques de compatibilité (matérielle et logicielle)
- 45 % — Temps requis par les process de mise à jour
- 37 % — Contrôle des mises à jour Windows
- 32 % — Bugs des versions précédentes
- 27 % — Ressources et temps nécessaires pour la formation des utilisateurs
- 20 % — Manque d’accès au support tiers
- 10 % — Données privées
- 7 % — Mauvaise volonté du management
- 7 % — Contraintes budgétaires et coût des mises à jour
Les contraintes de coûts n’arrivent pas en tête, les temps changent...
Les DSI en observation
Pour autant, l’adoption de Windows 10 s’avère rapide. Et devrait s’accélérer avec la prochaine version majeure de l’OS, attendue dans les prochains jours. Car il est une dimension française qui manque dans l’analyse de Spiceworks, celle de l’attente des entreprises pour une version fiable. La règle est simple, les DSI français se refusent d’essuyer les plâtres !
Ils attendent donc patiemment la sortie d’une version majeure, qui apporte les correctifs aux défauts inévitables d’une première version, avant de s’engager. Et en attendant, ils testent… Sauf dans les PME, qui elles seront clairement et volontairement en retard.