Une étude mondiale d’Oracle révèle que la pandémie a augmenté l'anxiété, la tristesse et la peur en matière financière. Pour mieux s’en sortir face à la complexité financière, les consommateurs et les cadres dirigeants s’appuient de plus en plus sur la technologie plutôt que sur les personnes pour les aider.

« La France a peur » pour parodier la phrase d'ouverture du journal télévisé de TF1 du 18 février 1976, prononcée par le présentateur Roger Gicquel le lendemain de l'arrestation du meurtrier de Philippe Bertrand dans l'affaire Patrick Henry.

45 ans plus tard, cette peur a pour origine la pandémie. 90 % des cadres dirigeants en France s'inquiètent de son impact sur leur entreprise, les préoccupations les plus courantes se concentrent sur la lenteur de la reprise économique ou la récession (47 %), les réductions budgétaires (31 %) et la faillite (31 %).

Mais cette pandémie a aussi un impact négatif sur la relation que les personnes entretiennent avec l'argent que ce soit chez eux ou au travail.  Réalisée par Oracle et Farnoosh Torabi, journaliste américaine et experte reconnue en gestion financière, cette étude confirme que 2020 a changé notre rapport à l'argent.

Craintes financières

Menée auprès de plus de 9 000 consommateurs et cadres dirigeants à travers 14 pays, dont la France, cette enquête met en lumière ce basculement dans le rôle et les domaines d’intervention des équipes finances en entreprise et des conseillers financiers auprès des consommateurs.

Parmi les cadres dirigeants français, l'anxiété et le stress liés à la finance ont augmenté de +400 % et la tristesse de +160 % ; auprès des consommateurs dans le monde, ce stress et cette anxiété ont plus que doublé pour s’établir à 70 %.

85 % des consommateurs français éprouvent des craintes financières, notamment la perte de leurs économies (40 %), la perte de leur emploi (39 %), et le fait de ne jamais pouvoir rembourser leurs dettes (27 %).

L'incertitude financière générée par la COVID-19 a chamboulé la confiance en soi concernant les capacités de gestion financière. Pour mieux s’en sortir face à la complexité financière, les consommateurs et les cadres dirigeants s’appuient de plus en plus sur la technologie plutôt que sur les personnes pour les aider.

Les personnes font désormais plus confiance aux robots (Intelligence artificielle, Bot, assistant numérique…) qu'à eux-mêmes pour gérer leurs finances. La moitié (56 %) des Français plébiscitent d’ailleurs l’Intelligence artificielle (IA) pour assurer cette tâche. 46 % pensent que cela se produira dans les 5 à 10 années à venir.

73 % des cadres dirigeants en France font plus confiance à une IA qu'à eux-mêmes pour gérer leurs finances, et 76 % font plus confiance à une IA qu’à leurs propres équipes financières.

Retard vis-à-vis de leurs concurrents

66 % des consommateurs pensent que l’IA peut les aider à gérer leurs finances personnelles en les aidant à détecter les fraudes (33 %), à réduire leurs dépenses (22 %) et en faisant des investissements boursiers (15 %).

Cette évolution aura des répercussions au niveau des entreprises. Une forte majorité (87 %) de cadres dirigeants affirment que les organisations qui ne revoient pas leurs processus financiers vont rencontrer des problèmes importants.

Une même proportion (86 %) de cadres dirigeants français pense que l’IA peut améliorer leur travail en détectant les fraudes (29 %), en créant des factures (20 %) et en effectuant des analyses coûts/bénéfices (21 %).

83 % des cadres dirigeants français affirment que les organisations qui ne revoient pas leurs processus financiers sont confrontées à des risques, avec un retard vis-à-vis de leurs concurrents (41 %), des rapports d’activités inexacts (27 %), des employés plus stressés (23 %), et une réduction de la productivité des employés (23 %).

« Les robots sont bien placés pour aider - ils sont doués avec les chiffres et n'ont pas le même lien émotionnel que les humains avec l'argent. Cela ne signifie pas que les professionnels de la finance vont disparaître ou être remplacés à 100 %, mais les recherches suggèrent qu'ils devraient se concentrer sur le développement de compétences non techniques supplémentaires au fur et à mesure que leur rôle évolue », déclare Farnoosh Torabi, et animatrice du podcast So Money.