Faire des heures supplémentaires au bureau était considéré par beaucoup comme un signe de travail acharné et de productivité. Époque révolue ! Travailler après les heures de bureau est souvent associé à des niveaux de productivité plus faibles.

Considérées comme un mal « bien français » depuis des années, les réunions qui s’éternisent n’ont plus la cote. Une étude de Slack prévient : les employés de bureau ne souhaitent pas plus de 2 heures de réunions par jour.

Or, plus d’un employé de bureau sur quatre (27 %), dont plus de la moitié (55 %) des cadres, déclare passer trop de temps en réunion. Pire, de nombreux travailleurs, et ce peu importe leur niveau, accomplissent leurs tâches quotidiennes sans aucun temps mort.

La moitié des employés de bureau interrogés (50 %) déclare qu’ils ne font que rarement ou jamais de pauses au cours de la journée de travail. Ces travailleurs sont 1,7 fois plus susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel.  

Structurer la journée de travail

Passer des heures en réunion ou terminer très tard le soir n’est plus considéré comme une preuve d’efficacité. L’accent est mis sur la quantité plutôt que sur la qualité dans de nombreux aspects du travail, qu’il s’agisse de la manière dont nous passons notre temps ou de la façon dont nous définissons la productivité.

Menée auprès de plus de 10 000 salariés dans 6 pays, dont la France, l’enquête Workforce Index de Slack révèle en effet un lien surprenant entre le travail après les heures de bureau et la baisse de productivité.

On y apprend que les collaborateurs qui se déconnectent à la fin de la journée de travail enregistrent des scores de productivité supérieurs de 20 % à ceux qui se sentent obligés de travailler après les heures de travail.

Peu importe les biorythmes de chacun, trois employés de bureau sur quatre déclarent travailler entre 15 h et 18 h, mais parmi eux, seul un sur quatre considère ces heures comme très productives.

Mais surtout, l’étude souligne le besoin de structurer la journée de travail pour maximiser la productivité et renforcer le bien-être et la satisfaction des employés. Ces derniers jonglent avec trop de tâches et expriment le besoin d’être aidé pour hiérarchiser et équilibrer leur temps.

L’enquête constate qu’environ deux employés de bureau sur cinq (37 %) se connectent en dehors des heures de travail officielles de leur entreprise au moins une fois par semaine, et plus de la moitié (54 %) de ces employés disent que c’est par obligation, et non par choix.

Épuisement

Comme nous l’avons indiqué précédemment, les employés qui travaillent en dehors des heures de bureau sont moins productifs. Ces mêmes collaborateurs signalent également :
  • 2,1 fois plus de stress lié au travail

  • 1,7 fois moins satisfaits de leur environnement de travail en général

  • un épuisement professionnel 2 fois plus important
Les deux groupes déclarent qu’environ 70 % de leur temps de travail est productif — signe que ceux qui font des heures supplémentaires travaillent aussi dur que leurs collègues — mais ceux qui travaillent après les heures normales sont 50 % plus susceptibles de dire que leur productivité est bloquée par des priorités concurrentes que ceux qui se connectent à la fin d’une journée de travail normale.

Le salut passerait-il par l’intégration de l’IA ? C’est ce qui semble ressortir de cette étude puisqu’une écrasante majorité de cadres (94 %) ressentent un certain besoin à intégrer l’IA dans leur entreprise.

La moitié d’entre eux déclarant même ressentir un fort sentiment d’urgence. Pourtant, l’étude montre que l’adoption de l’IA n’en est qu’à ses débuts, puisque seul un employé de bureau sur cinq déclare avoir utilisé des outils d’IA dans le cadre de son travail.

Compte tenu de ce faible taux d’adoption, il n’est pas surprenant que la plupart des employés de bureau (plus de 80 %) affirment que les outils d’IA n’améliorent pas leur productivité au travail — pour l’instant. Mais ils s’attendent à ce que l’IA les aide à résoudre l’un des principaux problèmes de la journée de travail : les réunions !