Le 28 janvier, journée mondiale de la protection des données, est l’occasion de mesurer leur rôle majeur dans les décisions stratégiques des organisations de travail. Fraîcheur des informations, exactitude, cohérence, accessibilité, exhaustivité : autant de paramètres qui restent à améliorer.

La gouvernance des données est encore un concept flou pour beaucoup de dirigeants d’entreprise. Pour autant, il s’agit d’un élément clé qui doit faire l’objet d’une attention particulière. Talend, acteur de la gestion des données, publie son baromètre qui donne quelques éléments intéressants sur leur prise en compte par les parties concernées. Il convient cependant de les pondérer, s’agissant d’une société qui analyse son propre secteur d’activité. Il apparait ainsi que la grande majorité des répondants est consciente de l’importance de la data mais beaucoup sont confrontés à des difficultés pour l’exploiter au mieux. Plus précisément, près de la moitié du panel affirme qu'il n'est pas facile d'utiliser les données impact pour orienter leur stratégie.

Plus surprenant, un tiers des entreprises déclarent que tous les salariés de l'entreprise ne comprendraient pas les données avec lesquelles ils travaillent. Si on examine à la loupe les points qui posent problème, 46 % estiment que leurs données ne sont pas rapidement disponibles pour répondre aux besoins de l’entreprise. A la question sur l’ancienneté de la data dont disposent les organisations, le baromètre est en baisse de 18 points sur la dernière publication, en glissement annuel. L’exactitude et la cohérence de la data, deux points importants, ne recueillent pas un bon score, en baisse de 11 points. L’accessibilité aux informations est en réduction de 9 points.

Quant à la question qui se rapporte à l’exhaustivité, elle en diminution de 11 points.

L'enquête de 2023 enregistre une baisse de 10 points en glissement annuel sur les cinq indicateurs de la santé des données : actualité, exactitude, cohérence, accessibilité et exhaustivité.

Compte tenu des fortes turbulences à venir pour l'économie, cette baisse des indicateurs sur la robustesse et la qualité des données n’est pas un bon signal.

Le volet humain prépondérant sur le budget et les outils

La première barrière qui empêche d’exploiter complètement les données reste leur acculturation par les responsables et le personnel concerné. Une entreprise sur 3 ne s’approprierait pas la data car elle ne comprendrait pas sa valeur. L’aspect positif c’est qu’une nette majorité d'entreprises a déjà pris conscience de la nécessité d'une culture commune sur les données. Ainsi, 65 % des entreprises interrogées ont lancé des programmes d'initiation à la gestion des données.

A l’heure où le temps est un facteur essentiel, le fait que 41% des entreprises déclarent ne pas avoir un accès rapide au bon moment, à la bonne donnée, est un point crucial à améliorer.

Quelle est le degré de confiance dans les décisions commerciales prises par une entreprise? Cette question implique de prendre des orientations fortes à partir de chiffres et informations solides et fiables. Cela pose le thème de plus en plus présent de la place de l’IA dans la gestion de la data. Dans sa proposition de réglementation de l’IA, le Parlement européen et le Conseil ont établi que « la promotion des innovations engendrées par l’IA est étroitement liée à l’acte sur la gouvernance des données, à la directive concernant les données ouvertes et à d’autres initiatives s’inscrivant dans le cadre de la stratégie de l’UE pour les données »