Si le DSI est particulièrement concerné par la donnée, le CDO a également un rôle important, voire plus important à jouer qui le différencie de son aîné (en présence de la fonction dans l’entreprise).
Si toutes les grandes entreprises françaises ont un DSI, 22 % d’entre elles seulement ont un CDO (Chief Data Officer), et 63 % de celles qui n’ont pas encore créé ce poste affirment qu’elles souhaiteraient qu’il soit créé dans le futur.
Le principal motif invoqué est que le DSI n’a pas le temps de mener les projets liés à la donnée vers le succès et de les rendre rentables. C’est ainsi que 68 % des CIO (DSI) américains pensent que leur rôle actuel ne leur permet pas de couvrir la majorité des responsabilités qui incombent à un CDO.
L’entreprise face à la donnée
Si la donnée est au coeur de la problématique que rencontrent les entreprises, son utilisation est encore loin d’être optimale. 70 % des entreprises ambitionnent de capitaliser sur la donnée, mais elles peinent à mettre en œuvre la prise de décision fondée sur des données, car personne n’en possède les processus.
Le volume de données stratégiques dans les organisations devrait augmenter de 33 % au cours de l’année, selon la majorité des DSI (57%). Elles concernent les données clients et tiers, produits, financières, employés, fournisseurs, localisation et transactionnelles.
Plus de 9 entreprises sur 10 (92%) affirment avoir connu des problèmes en raison de données inexactes au cours des 12 derniers mois. Ces problèmes concernent:
- La difficulté à se servir des données pour conduire la prise de décision stratégique
- Le risque réglementaire
- L’expérience client
- Le potentiel et les dommages à la réputation de la marque
- Les opportunités de revenus perdus
- Les erreurs dans les décisions prises par les employés
- L'efficacité des process entravée par la duplication des efforts et le temps passé à régler les problèmes de données
Le DSI face à la donnée
Les DSI sont conscients de ces difficultés. Ils sont :
- 95% à penser que les données sont en train de changer la façon dont leurs organisations font des affaires
- 83% à considérer les données comme un atout précieux, mais qui ne sont pas pleinement utilisées au sein de leur organisation
- 64% à croire que leur organisation ne fait pas une utilisation optimale des données pour aller de l'avant
Ils se heurtent au problème de la gestion des actifs de données :
- 48 % - Qualité des données
- 48 % - Gestion des données
- 48 % - Volumes des données
- 41 % - Variété des données
- 39 % - Saisie des données
- 38 % - Traitement en temps réel des données
Le CDO face à la donnée
Pour faire face à ces difficultés, le CDO devient un élément clé des organisations, et un atout pour le DSI s’il sait s’entendre avec lui. L’embauche d’un CDO doit en particulier permettre de combler l‘écart entre les données et la prise de décision. Mais également en jouant le rôle stratégique de ‘gardien de la donnée’. C’est à ce titre, distinct de celui du DSI, que son rôle essentiel se fait également critique.
Mais pour cela, il faut que les organisations cessent de voir les données comme un risque ou un obstacle, pour en faire un avantage concurrentiel avec un impact sur la performance. Les DSI l’ont compris, 44 % d’entre eux considèrent la qualité des données comme un atout stratégique, et 42 % comme un potentiel de monétisation. Mais nous l’avons vu, une majorité de DSI échouent à aller jusqu’au bout de ce qui pourrait être leur mission. Par manque de culture ?
C’est donc au CDO que revient la mission de combler l’écart entre les données et la prise de décision. Et au DSI de déployer le Big Data et les analytiques pour l’accompagner dans sa mission. Dans l’intérêt de l’entreprise, bien évidemment.
Source : rapport « The Chief Data Officer: Bridging the gap between data and decision-making » d’Experian Image d’entête 54911964 @ iStock jack191