La crise sanitaire a des conséquences sur la sphère professionnelle, car elle a changé la place du travail dans la vie quotidienne des Français. L’Observatoire Cetelem, reposant sur l’opinion de 1000 Français, constate une certaine lassitude vis-à-vis du télétravail. Mais la majorité estime que ce mode de travail sera durable.

« Je t’aime, moi non plus ». Concernant le télétravail, les avis des Français sont largement partagés. C’est le constat de l’Observatoire Cetelem, à propos du travail et de ses nouvelles modalités. La crise n’a pas fondamentalement bousculé la place du travail dans la vie des Français, la majorité des actifs (56 %) estimant n’accorder ni plus ni moins d’importance à son travail qu’avant.

Néanmoins, cette enquête pointe des enseignements intéressants :

  • Suite à la crise sanitaire, le travail a pris une place plus importante dans la vie des actifs français pour 31 % d’entre eux, notamment chez les jeunes (41 %).
  • Un quotidien au travail vécu comme plus morose : près de 6 actifs sur 10 (58 %) se sentent épanouis dans leur travail, mais seuls 17 % des actifs vont jusqu’à s’estimer très épanouis
  • Les interactions habituellement associées à la vie professionnelle manquent aux Français, que ce soient les discussions entre collègues (73 % des actifs occupés), les déjeuners (68 %), ou les événements festifs ponctuels (63 %).

Concernant le télétravail, les Français mentionnent le gain de temps (77 %) et la flexibilité (75 %) comme les principaux avantages au télétravail ; tandis que parmi les inconvénients, ils citent en premier lieu l’isolement (52 %), mais aussi la perte de convivialité (37 %), et la sédentarité (32 %).

Mais les télétravailleurs sont plus modérés à la fois concernant les bénéfices et les difficultés liés au travail à distance : ils sont moins convaincus que les autres Français des gains en flexibilité dans l’organisation du travail (40 % contre 45 % chez les Français dans leur ensemble) … mais également moins sensibles au spectre de l’isolement (41 % contre 52 %).

Cependant, la généralisation du télétravail est souhaitée par plus de 7 Français sur 10 (72 %). Les actifs aimeraient télétravailler en moyenne 2,3 jours par semaine, et pratiquement la moitié d’entre eux (49 %) apprécierait, au moins de temps en temps, pouvoir travailler dans un tiers lieu comme un espace de coworking.

Suite à son recours massif et imposé, le télétravail a forcé les entreprises à s’adapter à de nouvelles méthodes : pratiquement la moitié des actifs (49 %) déclare avoir été amenée à télétravailler depuis mars 2020.

Un chiffre encore plus élevé dans l’agglomération parisienne (69 %), et au sein des professions qui s’y prêtent plus facilement, comme les cadres et professions libérales (73 %). Accueilli globalement de manière positive pendant le premier confinement (74 % des actifs qui ont télétravaillé durant la période l’ont bien vécu), il commence néanmoins à provoquer une certaine lassitude.

Un tiers des actifs qui télétravaillent depuis le second confinement vivent cette pratique comme une contrainte, en raison de l’affaiblissement des liens sociaux (46 % d’entre eux) et d’un découragement face à une situation sanitaire qui s’éternise (45 %).

Les problèmes pratiques parfois posés par le télétravail n’apparaissent qu’au second plan : 22 % de ceux qui le vivent mal actuellement déclarent souffrir d’une mauvaise installation, et 18 % d’un manque de matériel informatique adapté.

Synonyme d’une plus grande liberté et flexibilité, le télétravail est aussi facteur de solitude et de stress. D’autant que le télétravail a un impact sur la performance au travail. Les Français identifient plus facilement un allongement du temps de travail (48 %) qu’un gain d’efficacité via le télétravail (38 %).

Un constat plutôt négatif que les télétravailleurs ne confirment qu’en partie : 55 % indiquent un temps de travail qui s’accentue, mais 49 % évoquent également une plus grande efficacité.

Au final, le développement du télétravail semble probable pour un grand nombre de Français (85 %), cependant ils sont plus nombreux à le considérer comme « plutôt probable » (54 %) plutôt que « très probable » (31 %).

Beaucoup souhaitent également ce développement (72 %), les jeunes actifs de 25-34 ans (83 %) et les habitants de l’agglomération parisienne (82 %) y sont plus favorables, tout comme les Français qui ont télétravaillé au cours de la crise sanitaire (81 %).