Future Forum, un consortium lancé par Slack en compagnie de ses partenaires fondateurs Boston Consulting Group, Miller Knoll et MLT pour aider les entreprises à redéfinir le monde professionnel à l’heure du tout-numérique vient de publier les derniers résultats de son enquête mondiale Pulse.
Celle-ci révèle une baisse considérable des scores attribués par les quelque 10 000 cadres à leur expérience au travail au cours des douze derniers mois. Ces derniers peinent en effet à s’adapter aux nouvelles attentes des employés, et à ajuster leurs stratégies de management à l’ère post-Covid.
Leur taux de satisfaction global au travail a ainsi baissé de 15 % par rapport à l’année dernière, tandis que celui des autres catégories de professionnels est resté relativement stable (ou a même augmenté de peu).
En particulier, les cadres éprouvent des difficultés à diriger leurs équipes dans un monde en pleine transition, les salariés bénéficiant d’une certaine flexibilité au travail font état de changements positifs au sein de leur entreprise.
Épuisement professionnel et attrition
Les cadres intermédiaires souffrent sous l’effet de ces nouvelles demandes : de tous les professionnels interrogés, ils sont ceux qui affichent les scores les plus faibles en matière d’équilibre vie privée/professionnelle et les niveaux de stress et d'anxiété les plus élevés.D’un autre côté, les télétravailleurs et les salariés en mode hybride ont davantage tendance à affirmer que la culture de leur entreprise s’est améliorée au cours des deux dernières années par rapport à ceux qui se rendent systématiquement sur place.
La mise en œuvre de politiques flexibles serait d’ailleurs la première raison évoquée. Ces résultats suggèrent qu’un retour forcé aux modèles d’avant la pandémie serait contre-productif dans l’optique de renforcer la culture d’entreprise et d’augmenter la productivité des salariés.
Les dirigeants doivent plutôt réfléchir à la mise en place des changements pertinents en matière de management, afin de résoudre des problématiques fondamentales se présentant sur le lieu de travail, comme l’épuisement professionnel et l’attrition.
Mais la situation évolue lentement. Ainsi, la planification des effectifs reste encore essentiellement l’affaire des cadres, puisque 60 % d’entre eux affirment concevoir leurs stratégies en ne prenant que peu, voire pas du tout en considération les avis des employés.
« Cette pratique est de nature à interpeler, étant donné que les données du Future Forum montrent que leur expérience n’est pas représentative de l’expérience typique des salariés. Si les scores d’expérience observés chez les premiers ont baissé, ceux des autres groupes ressortent en hausse par rapport à l’année dernière, lit-on dans cette étude.
Le management traditionnel ne fonctionne plus !
Autre point de friction entre managers et salariés, la productivité. Les cadres font de la baisse de productivité leur deuxième principale préoccupation en matière de flexibilité au travail. Cependant, les données de cette étude indiquent le contraire : en réalité, cette flexibilité est associée à une productivité accrue et à une meilleure capacité de concentration, plutôt que l’inverse.Malgré cette situation tendue, on assiste à des améliorations notables, notamment à une progression de 11 % en ce qui concerne la note attribuée à l’équilibre entre vie privée et professionnelle, à une baisse de 25 % des niveaux de stress et d’anxiété, et à une hausse de productivité de 6 % par rapport à l’année précédente.
« Nous en sommes encore en train d’assister au changement de modèle le plus important qu’il nous ait été donné de vivre dans le monde professionnel, et les cadres ressentent cette pression », déclare Sheela Subramanian, vice-président et cofondatrice du Future Forum.
« Compte tenu des conditions macroéconomiques, de la Grande Démission et du rapport de force entre cadres et employés sur les questions relatives à la flexibilité sur le lieu de travail, il devient difficile de diriger avec assurance, car les méthodes de management traditionnelles ne fonctionnent plus ! »