Poussée par la transformation numérique au pas de charge et le cloud, l’IoT, la cybersécurité notamment, la croissance du chiffre d’affaire du secteur se poursuit. Mais les difficultés à recruter les bons profils de développeurs perdurent, un vrai défi.

Numeum, organisation professionnelle de l’écosystème numérique français vient de publier un nouveau bilan et des perspectives de croissance pour les mois à venir. A priori, la montée en puissance du secteur se poursuit mais il faut d’abord rappeler qu’il s’agit du chiffre d’affaire et non du résultat net qui n’est pas communiqué. Numeum qui représente les sociétés de services du numérique (ESN) , éditeurs de logiciels, entreprises de conseil (ICT) présente des chiffres montrant une stabilité dans les résultats financiers. En décembre 2022, la croissance du secteur du numérique pour l’année à venir était de 5,9 %, les estimations sont désormais revues légèrement à la hausse: il s’agit désormais de
+6,3 % de croissance attendue en 2023.

Petit bémol, ce chiffre est en baisse par rapport à 2022 (7,5 %) mais équivalent à 2021 qui était une année de reprise après la crise sanitaire du Covid-19. Les nuages qui se profilent dans un climat économique incertain, français et international ne semblent pas affecter le domaine numérique. De la sorte, 38 % des ESN et ICT ne prévoient pas d’impact sur leur activité. Mais elles sont 69 % à penser que l’impact sera plus fort cette année qu’en 2022, preuve que la situation est en train d’évoluer. Autre point notable, selon l’enquête réalisée par l’institut d’études PAC, pour Numeum auprès de 100 DSI, plus de la moitié d’entre eux (51 %) déclarent un budget IT en hausse pour 2023 mais en légère baisse par rapport aux prévisions (55 %).

Le graphique ci-dessous montre la prééminence du cloud qui reste la locomotive du secteur avec 9,4 % de croissance devant les ICT (+ 5,9 % ) et les ESN (+ 4,2 % ).



A noter, 58 % des entreprises du numérique ont déjà mis en œuvre des actions en faveur d’un numérique responsable, décliné en trois vecteurs, l’impact environnemental, l’inclusion et la confiance numérique.

Un manque de profils spécialisés récurrent et préoccupant

Transformation numérique toujours aussi rapide, frilosité des entreprises envers les profils juniors place limitée des femmes dans les recrutements, décalage entre les besoins et les formations dispensées, autant de facteurs qui expliquent les difficultés à recruter et à fidéliser les bons profils. Conséquence, selon la Grande École du Numérique (GEN) qui labellise les formations, il existe un taux de rotation du personnel, très important, de l’ordre de 25 % à 30 % par an dans les métiers du numérique. La pénurie de personnel spécialisé concerne selon Cadremploi, l’IoT qui regroupe notamment les développements logiciel, mobile, embarqué, la gestion des serveurs et les postes de product manager et product owner, chefs de projet méthodes agiles.

Encore faut-il préciser que les opportunités de recrutement des nouveaux entrants sur les métiers du développement et plus globalement du numérique sont plutôt faibles. Il parait nécessaire d’accompagner les profils juniors et les faire monter en compétence mais cela suppose du temps, un volet rare auquel les entreprises ne peuvent ou ne veulent pas se consacrer. De plus, certaines entreprises diffusent parfois des offres qui n’ont pas de réalité afin d’entretenir leur image ce qui brouille les enjeux du recrutement.