La crise sanitaire du Covid a accru l’intérêt porté à la semaine de 4 jours mais ce mode d’organisation de l’activité des entreprises a été élaboré depuis au moins 3 décennies par Yoland Bresson et popularisé par Pierre Larrouturou. Selon un sondage du cabinet Robert Half de juin 2022, 35% des employeurs envisageaient d’expérimenter la semaine de
4 jours dans l’année à venir, pas moins d’un tiers des entreprises françaises. Côté cadres, le barometre ifop-cadremploi de septembre 2022 indique que 65% des cadres sont attirés par les organisations qui auraient mis en place la semaine de 4 jours sans perte de salaire. La réalité est plus nuancée puisqu’ils ne sont que 16% à travailler dans une entreprise qui déploie ou envisage ce mode de travail. Des chiffres similaires ressortent d’une étude Anywr Studies avec 76% des entreprises tentées par la mise en place des 4 jours/semaine mais seulement 21% l’ont réellement instaurée.
Le secteur IT est particulièrement adapté à la mise en place de ce jour off hebdomadaire. Ainsi IT Partner, une ESN, a mis en place 4 journées de travail plus longues mais avec
47 jours non travaillés. Une des solutions pour attirer les profils qualifiés dans les fonctions du développement, du cloud ou de la cybersécurité ?
Au-delà des bienfaits pour les salariés et contrairement aux idées reçues, la semaine de
4 jours permettrait, selon une étude du cabinet Robert Walters aux entreprises d’être plus productives (53 %) et d’améliorer la relation à l’entreprise (43%).
La journée de travail en moins par semaine serait mise à profit pour 80% pour les temps famille et amis, pour 78 % les loisirs, pour 31% les projets freelance ou associatifs.
La moitié des cadres craignent une surcharge travail et des journées plus longues
Des doutes subsistent cependant pour une partie des collaborateurs « Certaines craintes similaires à celles du passage en télétravail sont à noter : le risque de travailler davantage, de perdre le lien avec les autres collaborateurs, ainsi que les inégalités liées aux métiers et fonctions pour lesquels ces dispositifs sont difficilement applicables », prévient Coralie Rachet, Managing Director des cabinets Robert Walters et Walters People France. Pour 51% des cadres, ce mode de travail n’est pas paré de toutes les vertus. Ils ont peur de voir leur nombre d’heures de travail quotidiennes augmenter, avec des journées de travail trop longues. Une crainte qui n’est pas totalement injustifiée puisqu’un quart des responsables sous 4 jours/semaine travaillent plus de 35h par semaine.La vague de la semaine de 4 jours touche aussi les startups mais sous la forme du télétravail à 100 %. De façon concrète, les salariés en télétravail 4 jours par semaine sont censés travailler 1 heure de plus par jour et ne sont pas disponibles un jour par semaine. Tour cela, en percevant le même salaire. Un remède aux problèmes de transport, au présentéisme d’affichage, etc.
Un consensus parmi les experts sur une augmentation de la productivité et du bien-être des salariés montre que cette forme d’organisation est une voie intéressante mais qui suppose une approche méticuleuse pour sa mise en place et son suivi.