Demande de bureau individuel, de nouvelles pratiques managériales, de nouvelles salles aménagées pour le travail hybride, le retour au bureau ne se fera pas en un claquement de doigts. Après la levée des contraintes sanitaires, les entreprises doivent initier et engager une nouvelle organisation de travail.

Si la fameuse « grande démission » qui sévit au Etats-Unis n’a pas la même ampleur en Europe et en France, les salariés qui on expérimenté le télétravail ne souhaitent pas pour autant revenir au bureau dans les mêmes conditions qu’avant la crise du Covid. C’est la tendance forte qui ressort du baromètre de Makoff Humanis ou du rapport «A reset for return to the office» de Poly et de l'Académie Worktech (en anglais).

Selon le baromètre de Malakoff Humanis publié en février 2022, le mode de travail plébiscité par les collaborateurs est le travail hybride avec deux jours à la maison et trois jours au bureau. Les contraintes sanitaires qui ont été allégées ne changent rien à l’affaire.

D’après l’enquête de Poly et Worktech, il faut élaborer une feuille de route claire pour un constat en quatre volets. La nouvelle stratégie ne pourra pas se contenter de mesures cosmétiques. «Le retour au bureau manque d'arguments convaincants, et les délicates attentions à court terme comme le café et les viennoiseries ont fait leur temps. Les travailleurs hybrides ont besoin d'une bonne raison de revenir ». explique Paul Clark, vice-président senior, EMEA chez Poly.

Il s’agit d’abord d’une réticence au retour. Des études menées aux États-Unis et en Europe suggèrent que plus l'entreprise est grande, plus le retour au bureau est lent. En Europe, 64 % des travailleurs ne seraient pas disposés à retourner au bureau pour diverses raisons. Un chiffre qu’il convient cependant de traiter avec précautions.

Une rupture managériale s’impose

Apres avoir goûté à l’autonomie, difficile de continuer sur les mêmes bases de travail pour les salariés. Le second point de l’enquête de Poly et Worktech porte sur la collaboration entre différentes équipes. Le travail hybride exige des entreprises qu'elles brisent les pratiques en termes d’outils et services numériques, et de ressources humaines afin de partager de meilleures expériences de travail.

En troisième lieu, la stratégie de travail hybride passe par la transformation numérique. Ainsi, moins de trois employeurs sur dix ont créé de nouveaux espaces de collaboration dotés d'équipements de vidéoconférence ou réaménagé les espaces de salles de réunion avec videoconférence pour le travail hybride.

Enfin, il faut créer une culture d’entreprise adaptée à la situation. Il ne s’agit pas de brandir des slogans pour créer une nouvelle image de communication mais d’aboutir concrètement à des relations de travail qui conviennent aux employeurs et aux employés. Le modèle hybride, télétravail et bureau, demande plus de dialogue véritable pour mieux s’adapter aux différents rôles professionnels, à côté des mesures d’accompagnement en outils et services numériques.