Une étude met en évidence les principaux domaines technologiques dans lesquels les dirigeants de la chaîne d’approvisionnement prévoient d’investir pour améliorer l’efficacité et la résilience de leurs opérations. En donnant la priorité aux investissements dans ces domaines fonctionnels, les entreprises peuvent mieux encaisser les crises.

La crise pandémique de 2020 a marqué un tournant sans précédent pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. Si la pandémie a été le catalyseur d’un bouleversement majeur, elle a surtout servi de révélateur des failles profondes et structurelles qui affaiblissent ce secteur depuis des années.

Les pénuries soudaines de matières premières, les interruptions brutales de la production et les retards de livraison massifs ont mis en lumière une vulnérabilité systémique, exposant des chaînes logistiques déjà fragiles à des pressions intenses et imprévues.

Ce choc a accentué les défis préexistants, car en définitive, la pandémie n’a pas seulement déclenché une crise logistique, elle a aussi souligné l’urgence pour les entreprises de repenser et de renforcer leurs stratégies de gestion des chaînes d’approvisionnement pour mieux résister aux crises futures et assurer une résilience durable.

Une enquête de Blue Yonder auprès des dirigeants de la chaîne d’approvisionnement met en lumière trois défis clés auxquels sont confrontées les chaînes d’approvisionnement : la gestion des perturbations, l’augmentation des coûts et les pressions liées à la durabilité. L’enquête 2024 Supply Chain Executive Survey a été menée du 1er au 15 mars 2024.

L’étude a recueilli les réponses de plus de 600 dirigeants et cadres supérieurs dans les secteurs de la fabrication, de la vente au détail, de la logistique tierce et du gouvernement. Les personnes interrogées sont responsables de la stratégie de la chaîne d’approvisionnement, de la logistique, de la planification et des opérations de fabrication aux États-Unis, au Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, ainsi qu’en France et au Benelux.  

La durabilité est devenue un domaine d’intérêt majeur

L’enquête a révélé que 84 % des répondants ont connu des perturbations importantes dans leurs chaînes d’approvisionnement. Les facteurs tels que les pénuries de matières premières, les retards de livraison des fournisseurs, les pénuries de main-d’œuvre et le manque de capacité de transport ont été cités comme causes principales des perturbations. De plus, des événements météorologiques extrêmes, des changements dans les routes maritimes et des troubles géopolitiques ont été identifiés comme des facteurs aggravants.

L’enquête a indiqué que l’inflation, d’ampleur mondiale, a entraîné des augmentations de coûts dans divers postes de la chaîne d’approvisionnement, tels que le transport, les matériaux, la main-d’œuvre et les stocks. Ces coûts en hausse exercent une pression sur les marges bénéficiaires des entreprises, rendant difficile le maintien de la rentabilité dans l’environnement économique actuel.

La durabilité est devenue un domaine d’intérêt majeur pour les équipes de la chaîne d’approvisionnement, près de la moitié des participants à l’enquête affirmant que leurs entreprises ont augmenté leurs initiatives de durabilité.

Les principales pratiques durables ciblées incluent la réduction des déchets et des excès dans les opérations de la chaîne d’approvisionnement, l’augmentation de l’efficacité du transport grâce à l’optimisation de l’utilisation du carburant et de la conception du réseau, l’amélioration de la durabilité des fournisseurs, l’amélioration des processus de retours et la promotion des innovations de produits comme la réduction des emballages et la conception pour la circularité.  

Les entreprises se tournent vers les solutions technologiques

En réponse à ces défis, les entreprises se tournent de plus en plus vers des solutions technologiques comme l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour améliorer la résilience, l’agilité et la performance de la chaîne d’approvisionnement.

Plus de la moitié des organisations interrogées ont investi des montants significatifs dans leurs chaînes d’approvisionnement, avec un accent mis sur l’IA et le ML pour améliorer des fonctions telles que la planification de la chaîne d’approvisionnement, la gestion des transports et la gestion des commandes.

Les principaux domaines fonctionnels pour les futurs investissements dans la technologie de la chaîne d’approvisionnement, et identifiés dans l’enquête 2024,incluent les domaines suivants :

Les systèmes de gestion des transports (TMS) : presque la moitié (49 %) des participants à l’enquête prévoient d’investir dans les TMS pour améliorer les opérations de transport.

Les systèmes de gestion d’entrepôt (WMS) : 41 % des répondants envisagent d’ajouter des WMS avancés pour optimiser les opérations d’entrepôt.

La planification des ventes et des opérations (S&OP)/Planification intégrée des affaires :37 % des dirigeants de la chaîne d’approvisionnement se concentrent sur l’amélioration des processus de S&OP et de planification intégrée des affaires.

Exécution des ventes et des opérations (S&OE) : 37 % des répondants cherchent à investir dans des solutions qui améliorent l’exécution des ventes et des opérations.

La planification intégrée de la demande et de l’offre : 34 % des participants donnent la priorité aux capacités de planification intégrée de la demande et de l’offre pour améliorer les prévisions et la gestion des stocks.

La planification de l’approvisionnement : 34 % des organisations envisagent de déployer des logiciels de planification de l’approvisionnement autonomes pour optimiser les opérations de la chaîne.

Planification de la demande : 32 % des répondants se concentrent sur des logiciels de planification de la demande autonomes pour améliorer les processus de prévision de la demande et de réalisation.